ENQUETE 
 
Jamal Labed
Porte-Parole
AFDEL
Jamal Labed
"Il faut aussi considérer l'Europe comme un marché potentiel totalement inexploité par les éditeurs français"
Le porte parole de l'Afdel donne son sentiment sur l'intérêt de jouer la carte des pays émergents pour un éditeur français.
12/06/2006
 
JDN Solutions. Que représentent les pays émergents comme opportunité pour les éditeurs français ?
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Les avis de
 Jamal Labed
(Afdel)
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(IDC)
 Mathieu Poujol
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Jamal Labed. La première des opportunités porte sur l'externalisation de ses développements, en particulier en Europe de l'Est notamment la Roumanie ou la Pologne, en Asie avec l'Inde ou le Vietnam, et en Russie. Ces pays ont des caractéristiques similaires, un coût de main d'œuvre faible mais des gens bien éduqués.

Or, en France les éditeurs sont des gens qui externalisent très peu. Selon une étude Truffle, moins de 15% des 100 premiers éditeurs français ont externalisé tout ou partie de leur recherche et développement. Chez les investisseurs américains au contraire, tout ce qui relève du marketing, du financement et du business est conservé aux Etats-Unis, tout le reste est externalisé en Inde, en Chine ou ailleurs.

Cette proportion est évidemment liée à la présence de gros éditeurs aux Etats-Unis mais c'est un domaine sur lequel il y a beaucoup à gagner en France.

Et qu'en est-il du marché intérieur des pays émergents ?
A l'Afdel, nous nous concentrons sur les ventes de logiciels d'entreprises. Et sur ce domaine, les opportunités sont limitées. Les pays émergents recèlent un potentiel intéressant en revanche pour des produits grand public mais le niveau de richesse est souvent trop faible pour que les entreprises s'équipent. En Inde, c'est encore plus le cas avec un marché très écrasé et un développement économique peu réparti.

Mais n'est-ce pas le bon moment pour se positionner sur ces marchés en devenir ?
Oui, certainement. Seulement qui dit se positionner ne veut pas dire forcément filiale. Les éditeurs français peuvent être présents via des réseaux de distribution et à travers des intégrateurs locaux. Je n'englobe pas dans ce raisonnement les très grands éditeurs qui eux sont tenus d'avoir une présence locale.

Ces nouveaux marchés peuvent-ils permettre aux éditeurs français de s'imposer plus vite à l'international ?
Il y a des schémas de développement autres que d'investir le marché américain pour un éditeur français"
Il me semble qu'il y a près de 3 000 éditeurs en France, essentiellement des très petites ou moyennes entreprises alors que nous sommes à la pointe dans bien des domaines. Cela prouve bien qu'il y a là un problème de stratégie de développement.

Notre marché domestique ne permet clairement pas d'amortir les coûts de R&D qui sont extrêmement important. Le fait de devenir un acteur international est donc une nécessité de survie.

Mais je pense qu'il y a des schémas autres que celui auquel on a longtemps pensé, c'est-à-dire de rentrer sur le marché américain et d'essayer de s'imposer dessus. C'est une stratégie qui a échoué. Dès lors, il faut trouver des alternatives et l'Europe représente un terrain de jeu naturel pour un éditeur français.

Mais c'est un terrain complexe, une mosaïque de législations, de langues et de cultures. Il faut aussi considérer l'Europe comme un marché potentiel totalement inexploité par les éditeurs français, un marché pour lequel les grands acteurs américains n'ont pas toujours intérêt à investir dedans.

Y a-t-il d'autres pays, hors Europe, qui présentent des caractéristiques similaires ?
Nous réalisons beaucoup d'affaires avec les pays du Maghreb. C'est une économie difficile, avec un potentiel beaucoup plus faible que celui des grands marchés européens mais qui reste intéressante pour un éditeur français en raison de la proximité culturelle. Je parle notamment de pays comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie ou la Turquie. Les coûts d'approche de ces marchés sont sans commune mesure par rapport à ce qu'il faut faire pour toucher un pays comme l'Angleterre.

Reste le problème de la gestion des risques dans ces pays là. Il faut trouver des partenaires fiables et développer ses réseaux de vente indirecte à partir de là. Mais ce développement peut tout à fait s'inscrire dans une stratégie à étape afin de se familiariser avec l'export et ses processus de douane, la façon de nouer des partenariats…

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Les avis de
 Jamal Labed
(Afdel)
 Marc Laporte
(IDC)
 Mathieu Poujol
(PAC)
Voyez-vous des possibilités pour les éditeurs français en Asie ?
Le Vietnam attire l'attention car le pays dispose de francophones et les gens se montrent bien formés. En Inde comme en Chine, certaines régions sont également intéressantes, surtout en Inde pour le domaine du logiciel. En effet, nombre de grands éditeurs y ont des centres de développement dans la région de Bangalore.

Quels conseils pourriez-vous donner aux éditeurs français pour s'imposer ?
Ne pas hésiter à profiter de retours d'expériences d'autres éditeurs, ne pas hésiter à nouer des alliances, à développer des joints ventures. Nous avons une carte à jouer dans certains pays grâce au multilinguisme européen.

D'autre part, de nouveaux modèles comme l'ASP facilitent le développement d'une présence internationale à moindre coût. Ce sont des modèles sur lesquels la France peut investir pour capter ces marchés là.
 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Jamal Labed est le porte-parole de l'Association Française Des Editeurs de Logiciel (AFDEL), tout juste créée. Il est aussi co-fondateur et président de Staff & Line, éditeur de solutions d'IT Management.

   
 
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