ANALYSE
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Le machine-to-machine : un concept qui cherche encore son marché
Si les applications sont multiples et variées, la communication de machine à machine est encore aujourd'hui largement sous-exploitée. Si le frein du coût tombe petit à petit, la réticence des utilisateurs reste de mise.   (26/10/2006)
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 Espoirs et appréhensions autour des RFID
Le M2M, ou machine-to-machine, est un vieux concept du début des années 2000 en passe de revenir à la mode. S'il n'a pas eu la croissance escomptée dans les premières années suivant la naissance du concept, il se rattrape aujourd'hui grâce à la croissance régulière des réseaux mobiles. Les industriels comme les clients s'intéressent de plus en plus à ses technologies, en témoignent les discussions à ce sujet au sein du Syntec ou du Medef.

Concrètement, à quoi correspond cette notion ? Le M2M pourrait se traduire par les mots "interface", "fusion" ou "tissage" entre les machines, sans intervention humaine. Un logiciel se substitue alors pour réaliser la communication entre appareils de tout type à travers des réseaux filaires (téléphone, câbles réseaux) et surtout non filaires (GSM, Wi-Fi…).

"Le développement du marché a été rendu possible par la baisse du prix des composants. Aujourd'hui, il est possible de s'approvisionner en puces de communication sans fil pour moins de 5 euros. Le câble n'a dès lors plus d'intérêt. La maturité des marchés s'avère cependant très variable. Pour les applications grand public, il s'agit surtout de supprimer les câbles mais, demain, ces objets communicants amèneront la problématique de l'interopérabilité", affirme Alexander Casassovici, P-DG de l'éditeur WaveStorm, spécialisé dans la création de logiciels de réseaux maillés.

Car le M2M va plus loin qu'une simple connexion sans fil entre différents appareils, il se charge du dialogue entre ces différentes machines et peut, pour cela, faire passer des services d'une bande de fréquence radio à une autre pour connecter par exemple des réseaux Bluetooth à des réseaux Zigbee. La couche du M2M se situe au niveau des systèmes d'exploitation embarqués ou mobiles, et s'interface avec la couche Wi-Fi.

Des applications qui cherchent encore leurs clients
Il travaille logiquement sur la plupart des normes sans fil existantes : UltraWideBand, Wibree, Bluetooth, Zigbee, Wi-Fi, Wimax et, demain peut-être, le WUSB (lire l'article du 18/10/2006). La téléphonie, à travers ses cartes SIM et les réseaux 2G ou 3G, est également prise en compte, selon la portée nécessaire et le coût attendu par le client.

"Les applications sont nombreuses. On peut imaginer que toutes les machines à café d'un immeuble soient équipées de puces et reliées entre elles par un réseau local Wi-Fi. Elles peuvent alors dialoguer les unes avec les autres pour connaître l'état des machines et transmettre un ordre de commande à un serveur central via le point d'entrée unique que constitue le Wi-Fi", déclare Alexander Casassovici.

Les véhicules, dans l'automobile notamment, envisagent cette solution couplée à des capteurs extérieurs de manière à pouvoir alerter le conducteur s'il se rapproche trop d'un autre véhicule, s'il sort du tracé ou simplement pour communiquer des informations au dépanneur le plus proche ou à son assurance en cas d'accident.

D'autres applications semblent encore aujourd'hui futuristes : le réfrigérateur dialoguant avec les cyber-commercants pour s'alimenter, les robots communicants, l'arrosage automatique déclenché selon des données physiques mesurées, les transports en commun capables de s'auto-réguler en fonction de la densité du trafic.

En France, Steria et Aéroports de Paris ont procédé à la mise en place d'un projet de puces à radiofréquence (RFID) auprès des taxis présents dans la zone de l'aéroport, de manière à réguler la circulation et ajuster au mieux l'attente des clients et des chauffeurs de taxi. La zone réservée au taxi dans l'aéroport a été équipée de capteurs pour détecter l'entrée et la sortie des taxis, tandis qu'un temps moyen d'attente est affiché pour le client.

Car l'une des forces du M2M viendra de la généralisation des connexions Internet mobiles. Elles permettront à l'informatique embarquée de construire des services Web que la machine relaiera automatiquement à une autre machine quelle que soit sa distance. D'où la nécessité d'une interopérabilité croissante entre les réseaux et les formats des services Web.

La normalisation, une étape clé pour le développement du M2M
"Nous réfléchissons à rentrer dès que possible au sein du Wi-Fi Forum ou du WiMedia Alliance pour travailler dans les groupes de discussions. Nous échangeons étroitement avec l'école Télécom Paris qui, elle-même, pousse à l'adoption de standards. Je pense pour ma part que les communications clients / serveurs sont inaptes dans ce genre de configuration. Notre offre se base sur une architecture en peer-to-peer pour que chaque machine puisse se relier avec des milliers d'autres de manière décentralisée", ajoute Alexander Casassovici.

Les usages ne sont de toute manière pas encore écrits, alors que la mobilité commence tout juste à être une réalité chez les grands comptes. Il faut également prendre en compte la réticence des utilisateurs à se laisser assister par des machines et à être suivis et observés en permanence, comme le démontre le projet français de puces RFID pour la carte d'identité électronique. La fiabilité des systèmes devient critique également, notamment pour ce que relève de l'assistance à la conduite dans l'automobile par exemple.

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 Espoirs et appréhensions autour des RFID
Selon l'Idate, le marché du M2M représentera au niveau mondial un chiffre d'affaires de 220 milliards d'euros en 2010, soit une croissance annuelle de 49%. En 2004, le centre d'études et de conseil avait enregistré 92 millions de modules M2M dans le monde pour un marché potentiel de milliards de machines et de centaines de milliards d'objets communicants (lire l'article du 16/06/2005).

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Infrastructure
 
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