JDN
Solutions.
Quelles
sont les différentes catégories de déchets?
Sarah Martin.
La plus
grande part des déchets est de type ménager, notamment issue des catégories de
gros électroménager, dits froids, contenant des gaz nocifs comme le CFC et également
très coûteux à traiter. Ensuite, on trouve la catégorie du gros électroménager,
hors froid, contenant peu de polluants, et étant traités principalement par des
méthodes de broyage et de tri.
La catégorie des écrans, qu'ils soient
de télévision ou d'ordinateur, compte à elle seule pour près du tiers du volume
total des déchets faisant l'objet d'un traitement. Ensuite, on trouve essentiellement
le petit électroménager. Après dépollution, des techniques de séparation sont
utilisées, comme le broyage pour fractionner tous ces éléments, mais également
par voie sèche ou humide, avant d'être finalement valorisés.
Quelles sont les principales missions de l'ADEME ?
L'ADEME
intervient en tant que soutien technique du ministère de l'Environnement dans
la mise en uvre de la directive DEEE. En cela, elle occupe un rôle pivot entre
les industriels, les collectivités locales et les institutions publiques.
Le
soutien à la recherche et au développement est réalisé à deux niveaux : sur l'aspect
conception d'une part en accompagnant les professionnels qui ont ou vont entreprendre
mise en uvre de démarches d'éco-conception, mais également d'un point de vue
pédagogique, en publiant des études ad hoc portant non seulement sur le recyclage
mais également sur les moyens de valoriser les déchets.
Les composants informatiques nécessitent-ils des opérations de dépollution et
de traitement particulières ?
Il n'existe pas de différence de
traitement particulière en matière de dépollution des appareils informatiques,
écrans et cartes électroniques mis à part. En revanche, les plastiques et les
métaux informatiques pourront plus facilement être valorisés pour être réutilisés.
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Les
déchets informatique rentrent plus rapidement que d'autres dans la chaîne
du recyclage " |
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Ils poseront moins de difficultés pour être retraités
et, plus que tout autre déchet, retrouveront une seconde vie en étant utilisés
dans la fabrication d'autres produits similaires ou pour d'autres, appartenant
à des secteurs comme l'automobile ou l'électroménager.
Les opérations
de tri et de séparation doivent par ailleurs, et de préférence, être décidées
en amont de la chaîne de retraitement, afin d'en accroître l'efficacité et le coût.
De tous les déchets ménagers ou non, ceux issus de la filière informatique
sont certainement ceux qui entrent le plus rapidement dans la chaîne de retraitement.
Non pas qu'ils soient moins fiables ou résistants que d'autres catégories de produits,
mais parce qu'ils appartiennent à une catégorie de produit ou l'obsolescence technique
est supérieure à la durée de vie intrinsèque des produits.
Bien souvent,
ces produits sont mis au rebu alors qu'ils fonctionnent encore. Il est important
que les entreprises privilégient la cession de leur matériel à des organismes
d'utilité publique ou bien à des établissements scolaires plutôt que de les faire
retraiter. Trouver une seconde vie au produit est non seulement un geste écologique,
mais également social.
Quels sont les composants
informatiques nécessitant une attention particulière ?
Parmi
les composants informatiques nécessitant un traitement particulier, l'écran, qu'il
soit cathodique ou bien LCD constitue un composant auquel il faut accorder beaucoup
de vigilance.
Il existe deux formes de recyclage pour ces composants :
soit ils peuvent être retraités dans le cadre de filières en boucle fermée puis
réintégrés dans le processus de fabrication du verre en tant que calcin, ou bien
en boucle ouverte, avec une utilisation finale du verre en tant que céramique
ou bien en matériau d'isolation.
D'autres composants contiendront toutefois
des substances néfastes et nécessiteront d'être traités avec précaution comme
les batteries, les accumulateurs et les cartes électroniques. La carte électronique
pourra notamment contenir des éléments qu'il faudra traiter séparément, car porteur
d'un certain nombre de métaux et du plomb en particulier dans les soudures des
composants présents sur ces mêmes cartes.
Quelles
différences de traitement entre les écrans cathodiques et LCD ?
Avec le tube cathodique, certaines substances vont nécessiter une extraction spécifique.
Un tube cathodique est principalement composé d'un verre contenant à la fois du
plomb et du baryum ainsi qu'un luminophore, une poudre qui doit être enlevée avec
la plus grande précaution pour permettre le recyclage du tube.
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Il
n'existe pas encore à ce jour de filière de recyclage dédiée
aux écrans LCD" |
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Les luminophores seront ensuite traitées en décharges
spécialisées, et séparées de tous les autres composants. Concernant l'écran LCD,
à cristaux liquides, le retraitement consiste en une opération de démantèlement
ayant pour objectif de séparer les différentes fractions du déchet et notamment
les lampes à mercure.
Il n'existe cependant pas encore de filière de recyclage
dédiée aux écrans LCD, même si les techniques de retraitement ont aujourd'hui
dépassé le stade de la recherche et du développement pour entrer en phase pilote
Elle devrait être opérationnelle au début de l'année 2008 afin d'absorber la venue
en masse de ces écrans dont la quantité de déchets est aujourd'hui plutôt faible.
Quelle est l'implication des fournisseurs informatiques
dans le traitement des déchets ?
Les fabricants informatiques,
au même titre que tout producteur, ne sont pas directement impliqués dans la phase
de retraitement des déchets, cette activité restant aux mains d'acteurs spécialisés
comme Veolia ou encore Sita.
Pour autant, les fournisseurs ont une obligation
légale depuis le 13 août 2005 à prendre en charge le processus de collecte, de
prise en charge et d'acheminement de leurs produits vers des centres de retraitement,
en faisant appel, par exemple, à des sous-traitants. Le métier de fabricant est
très différent de celui de retraitement.
Dans le domaine ménager, quatre
éco-organismes ont été mis en place pour gérer la chaîne de recyclage des déchets
avec les cotisations des producteurs, réalisées au prorata de leurs parts de marché.
En revanche, pour les professionnels, ce sont les producteurs eux-mêmes qui, toujours
depuis le 13 août 2005, doivent gérer le cycle de recyclage des déchets informatiques
de leurs clients.
L'un des facteurs bloquants
à la mise en place d'un éco-organisme pour la sphère professionnelle vient sans
doute de la difficulté à faire accepter la mutualisation des risques. Pourtant,
on tend vers la mise en place progressive d'une filière commune de traitement
des déchets afin de maximiser le processus de traitement et le rendre le moins
coûteux possible.
La directive DEEE est entrée
en vigueur le 15 novembre dernier, quid des producteurs qui ne s'y sont pas encore
conformé ?
Les producteurs ont pour obligation légale de déclarer
auprès de l'ADEME la mise en place de leur dispositif de recyclage. Ces procédures
d'enregistrement, initialement clôturées au 30 novembre 2006, se poursuivront d'ici
à la fin du mois de décembre. Ceux qui n'auront pas effectué leur déclaration
d'ici là s'exposent à un risque de contrôle par la DGCCRF ou bien du service des
douanes.
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