Jean-Michel Donner > Lenovo

Profil rare, Jean-Michel Donner est un dirigeant qui a réalisé toute sa carrière dans une seule et même entreprise : IBM. Arrivé dans la filiale France en 1984 au poste d'ingénieur commercial, il gravit peu à peu les échellons grâce à sa sensasibilité au management et sa capacité naturelle à diriger.

"Je n'ai jamais envisagé de formation en marketing ou en finance car chez IBM, nous avions un système de rotation des postes qui demandait aux personnes promues d'embrasser d'autres expériences pour se forger une compétence concrète avant cela", déclare le directeur général de Lenovo.

"Je pense qu'il y a deux types d'approches : monter petit à petit ou changer d'entreprise régulièrement pour accéder à ce poste. Chez IBM, la première approche est d'autant plus intéressante que l'entreprise dispose de 30 à 50 métiers complètement différents. Vous apprenez à gérer les conflits d'objectifs entre divisions et votre carrière est jugée sur la stabilité de vos performances", indique
Jean-Michel Donner.

L'autre atout en faveur de sa carrière stable, c'est le gain de temps. Pas de changement, donc pas de phase d'adaptation aux équipes, aux métiers... et une certaine expertise qui s'acquiert avec les années. Le risque ? Ne pas être préparé aux changements réguliers de l'industrie informatique ou aux nouvelles méthodes de management.

"Lorsque vous êtes patron d'une division IBM, vous avez en charge un budget. Ce budget vous est proposé par la direction américaine. Entre moi et le CEO d'IBM, j'avais 5 niveaux hiérarchiques. Aujourd'hui, entre moi et le CEO de Lenovo il n'y a qu'un seul niveau. Ca veut dire que les décisions que l'on prend, on en voit le résultat directement. D'autre part, les budgets sont proposés par les filiales, avant d'être discutés. C'est une approche de consensus", soutient le DG France de Lenovo.

Pour Jean-Michel Donner, les trois grands domaines de l'informatique (logiciels, services et matériels) requièrent des qualités différentes chez les dirigeants : "J'aurais tendance à dire que le service a une constante de temps plus longue que le logiciel, qui elle-même est beaucoup plus longue que le matériel. Le logiciel choisi, c'est une politique d'entreprise dont on ne revient pas souvent avant 5 ans. Dans le matériel, il y a une certaine interopérabilité qu'il faut respecter".