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08/05/2007

Des rumeurs de délocalisation menacent les salariés d'IBM

Big Blue pourrait-il relancer le débat autour des dérives de l'outsourcing ? Une source américaine évoque un plan destiné à licencier plus de 100 000 salariés américains au profit d'emplois à bas coûts en Inde et en Chine.
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L'outsourcing vers des pays à faibles coûts de main d'œuvre et à la législation du travail plus souple effraie les salariés américains mais aussi européens - que la menace soit réelle ou perçue comme telle. Selon des chiffres du McKinsey Global Institute, le salaire moyen d'un ingénieur américain est de 70 000 dollars par an. Son homologue indien ne percevrait en revanche que 8 000 dollars. D'après une étude de NeoIT publiée en 2005, un jeune diplômé est payé environ 6 700 euros en Chine ou en Inde, contre 25 à 27 000 euros en France.

Pour un ingénieur informaticien confirmé - qui touche quelque 36 000 euros annuels en France -, les offres se situeront alors aux alentours de 10 400 euros en Chine et en Inde (lire l'article Panorama des salaires offshore et nearshore du 06/06/2005). Une économie conséquente qui, a priori, a de quoi éveiller l'intérêt des entreprises, notamment dans le secteur informatique déjà fortement implanté sur le territoire indien.

Et parmi les grands noms du marché des technologies de l'information, IBM serait-il désireux de céder aux sirènes de l'externalisation ? Oui, massivement et à court terme, répond un rédacteur de PBS, une publication électronique. Selon Robert Cringley, la direction d'IBM envisagerait de réduire de moitié sa division Global Services aux Etats-Unis. Une coupe franche qui, si elle se confirmait, aboutirait au licenciement de pas moins de 150 000 salariés.

Cette diminution ramènerait les effectifs de la société à environ 200 000 collaborateurs, mais seulement très provisoirement si l'on n'en croit Robert Cringley. Ce plan, nom de code Lean (le Lean Management recherche l'élimination des pertes générées dans une organisation pour un accroissement des performances), prévoirait en effet la délocalisation de ces emplois en Chine et en Inde.

Rumeur piquée aux hormones de croissance ou véritable stratégie d'entreprise à l'étude au sein de Big Bleue (qui n'a pu être contacté pour s'exprimer) ? Il est plus que prématuré d'en juger, même si l'ampleur de la restructuration paraît au premier abord démesurée. Toujours est-il que pour Robert Cringley, évoquant des sources internes à IBM, le plan Lean s'est déjà mis en branle. Il aurait ainsi débuté dès la semaine passée, dans un anonymat relatif, au travers du licenciement de 1 300 salariés de la division Global Service (lire la brève du 02/05/2007).

IBM projette d'employer 100 000 personnes en Inde d'ici 4 ans

Une réunion aurait même rassemblé les cadres principaux de la société dans le but d'identifier les tâches simples et répétitives, par nature plus aisément exportables dans des implantations à faibles coûts de main d'œuvre. Robert Cringley s'insurge non seulement de la menace pour l'emploi aux Etats-Unis, mais aussi d'une stratégie du court terme qui n'aurait pour but que de s'attirer les faveurs des marchés financiers.

Après les Etats-Unis, l'Inde est le pays du monde où la présence d'IBM est la plus forte, avec plus de 40 000 salariés. La firme américaine a même décidé d'un vaste plan d'investissement de 6 milliards de dollars sur 3 ans. IBM entend en outre porter à 100 000 le nombre de ses salariés en Inde d'ici à 4 ans. D'autres sociétés lui emboîtent le pas. C'est notamment le cas d'Accenture qui a fait part de son intention de recruter 8 000 salariés supplémentaires en Inde au cours du premier semestre 2007, portant son effectif à 35 000 salariés dans ce pays, contre 30 000 actuellement aux Etats-Unis.

 
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Dell, Cisco, EDS ou Microsoft ne sont pas en reste et investissent eux aussi fortement dans le pays, ou auprès d'autres états dits "offshore". Cela représente-t-il également un risque pour l'emploi sur le vieux continent ? Oui, répondait fin 2006 une étude de Hackett Group selon laquelle 1,3 million d'emplois devraient être traités en offshore, aux dépens de l'Europe. Dans le secteur des infrastructures technologiques, les entreprises auraient consacré un supplément de 22% de leur budget à l'offshore.

 


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