Le site des JO encaisse des dizaines de millions de visiteurs grâce au cloud

Le site des JO encaisse des dizaines de millions de visiteurs grâce au cloud Le comité d'organisation des Jeux Olympiques de Sotchi a fait le choix de Microsoft Azure. Décryptage des dessous techniques du site.

Se donner les moyens d'accueillir des dizaines de millions de visiteurs simultanément. Telle est l'ambition du site web des Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver de Sotchi. Afin d'accompagner cette montée en charge, et de gérer avec souplesse les pics de trafic en fonction des épreuves, le Comité d'organisation a retenu un hébergement dans un cloud. C'est une première dans l'histoire des JO ! La mission a été décrochée par Microsoft. Un choix qui s'inscrit dans un contrat plus vaste avec l'éditeur américain, qui a aussi été chargé du développement complet de l'architecture. 

Akamai utilisé comme réseau de diffusion de contenu

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Le site des JO de Sotchi combine cloud et réseau de diffusion de contenu pour tenir la charge. © Capture / JDN

Pour l'heure, Microsoft est resté assez discret sur les détails du projet. Nous avons donc utilisé nos outils d'analyse technique habituels pour tenter de percer l'infrastructure déployée pour ce gigantesque projet.

Il semble d'abord que le site repose plus précisément sur le service Windows Azure Web Site du cloud public de Microsoft, et fasse appel à ses mécanismes d'auto dimensionnement (auto-scaling).

En termes de performance, la présence d'Azure sur tous les continents, via son réseau de data centers, permet en tous cas aux JO de servir rapidement les différentes régions du monde. Et pour parfaire l'optimisation du site, les ressources d'un réseau de diffusion de contenu (CDN) sont aussi mobilisées : le CDN d'Akamai est utilisé pour compléter l'hébergement réparti d'Azure. Il a sans doute été choisi pour sa grande granularité.

Le chantier a été entièrement coordonné par la filiale russe de Microsoft. Dans ce cadre, un centre de traitement a été créé avec pour objectif de superviser le déploiement des différents services web des Jeux, puis la montée en charge du site en amont et pendant les épreuves. 

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L'audience du site des Jeux Olympiques de Sotchi explose en janvier et février 2014 (source : Alexa). Selon ComScore, le site enregistrait déjà 1,2 million de visiteurs uniques en décembre. © Capture Alexa

Nginx comme serveur web

Le site des JO combine plusieurs solutions JavaScript open source. D'abord, sans surprise, la bibliothèque JQuery - qui simplifie les interactions entre les codes JavaScript et HTML. Mais aussi, plus original, Knockout.js. C'est une infrastructure JavaScript, reposant sur la philosophie MVVM (ou Modèle-Vue-VueModèle), la même qu'AngularJS.

Grâce à ce dispositif MVVM, les données que le client saisit engendrent une mise à jour automatique du contrôleur qui met à jour par ricochet la vue. Plus besoin de template temporaire de pré-génération. Knockout.js simplifie ainsi les tâches de développement.

Le CMS russe Bitrix retenu pour gérer les publications de contenu

L'analyse technique du site permet également de repérer la présence de Nginx. Ce qui ne parait pas illogique, ce serveur web étant conçu pour répondre aux problématiques de très forte montée en charge. De là à penser que Microsoft pourrait profiter de ce projet emblématique pour mettre la dernière main à une implémentation de Nginx pour Windows Azure Web Site, il n'y a qu'un pas.

Mais ce n'est pas la seule solution utilisée par le site des JO sur le front de l'optimisation. On note aussi la présence de la librairie Head.js qui est faite pour orchestrer le chargement des scripts, et ainsi éviter un éventuel blocage des pages tout en optimisant le temps de chargement. Côté serveur, on repère par ailleurs des traces d'ASP.Net et PHP. Enfin, en matière de système de gestion et publication des contenus (CMS), c'est Bitrix qui a été retenu. Il s'agit d'un CMS commercialisé par l'éditeur russe éponyme, qui est aussi Partenaire Gold de Microsoft.

 L'audience du site des JO de Sotchi, selon ComScore 

 L'audience du site des JO de Sotchi, selon Alexa