Quelles sont les différentes formes de serveurs vendus dans le commerce ?
Il existe deux grands types de serveurs : la famille des serveurs à processeur RISC, qui constitue le haut de gamme du marché, et la famille des serveurs à architecture x86, positionnée sur l'entrée de gamme.
Les processeurs RISC - littéralement processeurs à jeu d'instruction réduit - sont adaptés aux lourds calculs répétitifs, leur simplicité de conception leur permettant d'être plus efficaces que les serveurs x86, qui disposent d'un jeu d'instruction complexe alourdissant le fonctionnement de la machine.
Commercialisés par des acteurs comme IBM, HP, Bull et Sun, les serveurs à processeur RISC voient leur champ d'application se réduire de plus en plus à la faveur des serveurs d'entrée de gamme, moins chers et de plus en plus efficaces. Ils restent cependant la référence dans le domaine des ordinateurs haute performance (HPC), comme les supercalculateurs utilisés dans les centres de recherche.
La famille des serveurs utilisant une architecture x86 domine largement le marché. Elle fait référence aux premiers processeurs Intel, nommés à l'époque 8086, qui tranchaient volontairement avec les processeurs RISC en proposant un jeu d'instruction complexe, intégrant notamment des fonctions multimédia (son, vidéo, image).
Peu onéreux, ces ordinateurs ont d'abord conquis le marché du grand public à travers les postes de travail. Mais depuis quelques années, cette famille de processeur s'impose sur le marché des serveurs à travers les puces Xeon d'Intel et Opteron d'AMD. Au 4e trimestre 2004, ces serveurs représentaient 44% du chiffre d'affaires total du secteur.
A quoi correspondent les termes rack, blade ou 1U ?
Ils désignent l'organisation du serveur et sa capacité. Un rack correspond à un espace à l'intérieur du boîtier du serveur sur lequel il est possible d'introduire des cartes d'extensions pour faciliter l'évolution de la machine et son entretien. A l'intérieur d'un rack, 1U est une unité de mesure standard qui désigne l'espace vertical utilisable. Elle correspond à 4,4 cm ou 1,75 pouces. Un serveur 16U pourra donc contenir davantage de cartes d'extension et ainsi étendre sa capacité de calcul.
Selon la tâche à laquelle le serveur est destiné : serveur de fichiers, serveur de messagerie, serveur Web, serveur d'applications ou serveur de base de données, la machine aura tout intérêt à disposer d'une forte capacité d'extension pour intégrer davantage de puissance de calcul.
Un serveur blade - ou serveur lame - se présente sous la forme d'une carte d'extension. Mais contrairement à une carte ordinaire qui ne comprend que le processeur, celle-ci intègre tous les éléments nécessaires à un serveur (espace disque, mémoire vive, contrôleurs d'entrées / sorties
). Pour les entreprises, ces serveurs offrent un véritable intérêt par rapport au format "tour" traditionnel, économisant de la place et de l'énergie. Ils sont souvent dédiés à des tâches simples qui peuvent être facilement réparties, comme la gestion d'accès Web, le cryptage de données ou le travail partagé.
Pourquoi parle-t-on de grappes ou de grilles de calculs ?
Une grappe de serveurs (ou cluster), sert à désigner une concentration de machines d'un même type en un ensemble homogène, rattachés à une même unité de contrôle. Ce type d'architecture est particulièrement utilisé dans la recherche auprès des supercalculateurs. Une fois la caractéristique d'une machine choisie, par exemple le processeur X avec 4 Go de mémoire vive, le client décide de multiplier 1 000 fois le nombre de boîtiers contenant cette configuration.
L'intérêt des grappes réside dans leur homogénéité, ce qui facilite par la suite l'optimisation du réseau, la gestion de la mémoire ou les calculs. Dans une architecture en cluster, chaque boîtier standard interconnecté est appelé "nud", car il est rattaché à un réseau maillé de serveurs. Ces réseaux ne sont pas adaptés à tout type de calcul, dès lors qu'il n'est plus possible de découper l'opération en multiples calculs exécutés en parallèle.
Les grilles de calculs (ou grid computing), visent également à constituer un réseau de machines mais hétérogènes cette fois. Contrairement aux clusters, où ce sont généralement des serveurs, les grilles de calculs incluent parfois des postes de travail. Sur une grille, chaque nud du réseau n'est donc pas forcément dédié à une tâche quelconque. C'est une solution moins performante que le cluster mais aussi moins onéreuse. Elle a ainsi été utilisée lors du premier Décrypton, programme visant à faire avancer la recherche sur les myopathies et organisé à l'occasion du Téléthon. Dans ce cas, la grille s'appuyait sur le réseau Internet pour transmettre les informations calculées sur chaque nud.
Quelles sont les propriétés d'un serveur virtuel ?
Un serveur virtuel n'est qu'une instance, un fichier reproduisant l'état d'une machine à un instant T, aussi bien sur ses caractéristiques physiques que logicielles. Ces instances sont ensuite manipulées par un hyperviseur qui définit leur ordre d'exécution. Un serveur physique peut donc être découpé en une multitude de serveurs virtuels en fonction de sa puissance.
Cette organisation facilite la consolidation d'application puisqu'il est possible de faire tourner parallèlement plusieurs systèmes d'exploitation en même temps. En cas de panne logicielle, le serveur virtuel peut être relancé très rapidement car il est possible de sauvegarder en temps réel l'état du serveur virtuel.
Quelles sont les technologies serveurs les plus répandues ?
Coté stockage, les disques utilisent majoritairement l'interface de connexion SCSI, plus rapide et plus fiable que les disques SATA mais aussi plus chère. Ils utilisent des contrôleurs RAID pour assurer la récupération de données en cas de rupture du disque dur. Mais déjà, ce format atteint ses limites et sera bientôt remplacé par le SAS (Serial Attached SCSI) qui offre des débits exclusifs de 3 Gbits à chaque disque connecté à l'interface, contrairement au SCSI.
Les processeurs, quant à eux, se tournent massivement vers les curs multiples. Cette solution est moins coûteuse que les systèmes multiprocesseurs mais offre un gain moindre de performances. Elle permet toutefois de gagner du temps en exécutant en parallèle les traitements. Les processeurs actuels comptent pour la plupart deux curs. D'ici 2007, les premières machines à quatre curs seront disponibles sur le marché. Les fabricants envisagent même des processeurs à 16 curs pour le marché des serveurs à terme.
L'interface de connexion privilégiée pour les cartes d'extension reste le PCI-X pour ses perfomances mais l'arrivée du PCI Express chez le poste client à des tarifs très compétitifs pourrait le concurrencer. En matière de mémoire vive, les serveurs optent pour la DDR certifiée.
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:: Les indicateurs-clés ::
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12,4
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milliards
de dollars, soit le chiffre d'affaires du marché mondial des serveurs au 3e trimestre
2005 (Source : Gartner). |
34%
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de croissance en valeur pour le marché des serveurs Linux au 3e trimestre 2005 (Source : IDC). |
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"Les interconnexions entre serveurs justifient aujourd'hui le déploiement de l'Infiniband"
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"Le marché de la virtualisation va exploser et attirer d'autres acteurs"
Jacques
Heller & Sylvain Siou - VMware
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