La NSA peut indexer des millions de conversations téléphoniques par jour

La NSA peut indexer des millions de conversations téléphoniques par jour Selon de nouveaux documents révélés par Edward Snowden, les services de renseignement américains disposent depuis 2004 d'un système pour industrialiser les écoutes téléphoniques.

La NSA est équipée depuis 2004 d'un système conçu pour industrialiser les écoutes téléphoniques. C'est ce qu'indiquent des documents nouvellement révélés par Edward Snowden et publiés par nos confrères de The Intercept. La première version de ce système (nom de code : RHINEHART) remonterait à 2004. Selon ces sources, elle était conçue pour réaliser des recherche par mots-clés. Reposant sur des technologies de recherche temps réel, elle permettait ainsi de détecter des termes jugés utiles par la NSA à l'époque dans sa lutte contre le terrorisme. Des termes désignant par exemple les composants d'une bombe (détonateur, peroxyde d'hydrogène...). 

Une infrastructure d'écoute plus sophistiquée a été déployée dans les années qui suivent par la NSA. Baptisée VoiceRT, elle permet alors d'indexer et taguer des millions de conversations téléphoniques par jour. Une note des services de renseignement britannique datant 2009, également révélée par Edward Snowden, donne quelques détails supplémentaires sur ce système. Il s'adossait sur une technologie de reconnaissance vocale du marché. Pour l'occasion, Dragon de Nuance, leader mondial du secteur, aurait été testé par la NSA. Mais ce serait finalement la solution de BBN Technologies (Byblos) qui aurait été retenue.

En 2013, VoiceRT aurait été remplacé par un nouveau système d'écoute encore plus sophistiqué. Sous la capot, il combinerait technologies de reconnaissance vocale, d'analyse de langues, de voix, mais aussi dispositif de retranscription avec en amont une traduction automatique des conversations en langue anglaise... Des algorithmes centrés sur l'identification de menaces, apparentés au machine learning, sont aussi évoqués. En termes de cibles, les documents évoquent l'Afghanistan et l'Iran parmi les zones ciblées par ces plateformes.