Windows 8 : les 7 erreurs qui ont coûté cher à Microsoft

Windows 8 : les 7 erreurs qui ont coûté cher à Microsoft A quelques semaines du lancement de Windows 8.1, Redmond espère reprendre un second souffle avec la nouvelle version de son dernier OS.

Windows 8 est mort vive Windows 8.1. Microsoft n'aura pas tenu un an pour mettre sur le marché le successeur de Windows 8. Attendu pour le 18 octobre, Windows 8.1 aura la lourde tâche de succéder à un système d'exploitation qui est loin d'avoir recueilli l'adhésion de tous les utilisateurs et qui peine à dépasser près d'un an après sa sortie (le 26 octobre 2012) les 7% de part de marché en France et dans le monde. Retour sur les erreurs ou les lacunes qui ont empêché Windows 8 de briller.

 Le prix

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Le bouton Démarrer : une absence cruelle dans Windows 8. © Capture JDN

Dans un contexte où le marché des PC connaît une crise sans précédent, Microsoft aurait sans doute dû faire un effort pour proposer un système d'exploitation le moins cher possible afin de le rendre accessible au plus grand nombre. Cela avait d'ailleurs bien commencé avec une offre de mise à jour à 30 euros pour passer d'une ancienne version de Windows vers Windows 8 Pro (au lieu de 150 euros). Sans oublier la possibilité donnée à tout acheteur de PC Windows 7 acquis entre juin 2012 et janvier 2013 de bénéficier d'une mise à jour vers Windows 8 pour seulement 15 euros.

En remontant sévèrement le prix de la migration mais également en laissant un prix élevé pour ses offres de base (279,99 euros pour Windows 8 Pro, et 159,99 euros pour Windows 8 Pro Pack), Microsoft a proposé un OS au prix fort qui passe mal, surtout en temps de crise. Pour Windows 8.1, Microsoft a-t-il retenu la leçon ? En partie : Windows 8.1 sera ainsi proposé à 119,99 dollars contre 199,99 dollars pour la versions Pro et 99,99 dollars pour une migration. Mais reste à savoir ce que le passage de ces tarifs en euros nous réserve.  

 Le store

A son ouverture en octobre 2012, la boutique d'apps pour Windows 8 n'était pas à la fête avec moins de 10 000 apps disponibles dans le monde, et à peine quelques dizaines en France. Une pauvreté que le Windows Store continue de traîner comme un boulet encore aujourd'hui. Ainsi, Microsoft vient d'annoncer avoir franchi le cap des 100 000 apps en juin dernier.

Un score qui peut paraître important mais qui est encore très loin des 700 000 recensées sur Google Play et des 850 000 de l'App Store. A son lancement, Windows 8.1 pourra se targuer de pouvoir faire tourner un nombre conséquent d'applications, celles pour Windows 8 étant compatibles, sans pour autant que l'on sache précisément celles optimisées pour Windows 8.1. Sachant que Microsoft réfléchit par ailleurs à fusionner le stores Windows 8.1 à celui de Windows Phone 8.1.

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L'interface en tuiles de Windows 8 sur la tablette Surface Pro de Microsoft. © JDN

 Le mélange des genres avec Windows RT

En annonçant non pas un (Windows 8) mais deux systèmes d'exploitation (Windows 8 et Windows RT), Microsoft s'est tiré une balle dans le pied. Semant le trouble chez les utilisateurs peu habitués à ce type de modèle (inexistant chez Google et Apple), Microsoft s'est d'ailleurs lui-même perdu dans sa communication en indiquant que Windows RT était également en mesure de séduire les entreprises.  Et ce, alors que cet OS est incapable de faire tourner une quelconque application x86, pourtant naturellement légion dans l'univers des PC d'entreprise.

Pour Windows 8.1, Microsoft ne semble pas avoir pris la mesure de la débandade de Windows RT, un OS qui n'a jamais rencontré de succès au vue des faibles ventes de tablettes embarquant cet OS. Il prévoit de lancer de nouvelles tablettes Surface en prenant soin de gommer au passage l'appellation RT. La Surface 2 (qui aurait logiquement dû s'appeler Surface RT 2) tourne sous processeur ARM alors que les Surface Pro 2 est un modèle sous x86, successeur du modèle Surface Pro qui avait su faire preuve de plusieurs qualités (lire notre test).  

 Le manque de soutien des constructeurs

A l'heure actuelle les constructeurs tiers qui soutiennent ouvertement Windows 8 sont rares. Même Dell, pourtant partenaire historique de Microsoft, n'a pas caché son scepticisme. D'autres, comme Samsung et Acer sont même allés plus loin en affichant clairement leurs distances avec Windows 8. Pour Samsung par exemple, Windows 8 constitue le système Windows "le moins compétitif" alors que du côté d'Acer, le constructeur ne cache plus "essayer de faire grossir son activité de terminaux non Windows le plus rapidement possible, notamment Android". 

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La suite bureautique Office 365 est proposée avec Surface Pro. © JDN

 Le manque d'engouement des entreprises

Les entreprises ont manifestement tardé à adopter Windows 8. Une situation qui s'explique pour plusieurs raisons : manque de budget, fonctions nouvelles jugées peu essentielles, extension du support de Windows XP, projet de migration d'abord vers Windows 7...  Plusieurs études ont d'ailleurs cristallisé ce manque d'engouement, comme celle de Forrester "IT will skip Windows 8 as the enterprise standard" qui a fait ressortir qu'en France, 50% des entreprises comptent déployer Windows 7 lors de leur prochain renouvellement de parc informatique, contre seulement 28% Windows 8.

 Le bouton Démarrer

Grand absent de Windows 8, le bouton Démarrer va faire son retour dans Windows 8.1. Une réapparition attendue par de très nombreux utilisateurs comme par les entreprises (lire l'interview de François Tapin, DSI de Thélem Assurances : "Nous attendons le retour du bouton Démarrer pour déployer Windows 8"). Mais cette résurrection pourrait toutefois décevoir quand même ceux qui s'attendent à retrouver le même menu Démarrer que celui existant dans les précédentes moutures de Windows (lire l'article : Bouton Démarrer dans Windows 8.1 : comment ça marche ?).  

 L'interface en tuiles au détriment du mode Bureau

Un temps dénommée Metro avant d'être officiellement baptisée Modern UI, l'interface à base de tuiles de Windows 8 compte certainement autant d'adeptes que de détracteurs. Si la proposition d'innovation de Microsoft est loin d'être à remettre en cause (au contraire), il est en revanche curieux de la part de Redmond d'avoir relégué au second plan le mode Bureau. Alors que sur une tablette, l'interface en tuiles se prête plutôt bien à une navigation tactile, ce n'est pas le cas sur un PC traditionnel. Alors certes le marché du PC s'effondre mais le PC sous sa forme traditionnelle (tour ou portable non tactile) est toujours très ancré dans les entreprises. Pourquoi donc ne pas avoir inclus dès l'origine une option permettant d'ouvrir son PC directement sur l'interface Bureau et non Modern UI ? Ce sera heureusement chose possible avec Windows 8.1. Mais reste à savoir si cette option sera proposée à l'installation afin d'éviter de nouveaux mélodrames...