Emploi informatique : l'industrie du logiciel stagne

Si la crise semble s'éloigner, certains indicateurs révèlent des tendances de fond moins enthousiasmantes. L'édition logicielle ne crée plus d'emplois, et le Munci tire la sonnette d'alarme.

Des signes positifs s'accumulent depuis quelques mois sur le front de l'emploi informatique. Pourtant, à y regarder de plus près, des tendances moins enthousiasmantes apparaissent. Elles sont d'autant plus inquiétantes qu'elles ne sont pas conjoncturelles. Des chiffres viennent en effet confirmer le peu d'emplois créée en France ces dernières années dans le secteur de l'édition. 

Tendance de fond notamment récemment révélée par des chiffres d'Unistatis (Pole Emploi) : l'industrie française du logiciel (hors segment des jeux électroniques) n'est plus réellement créatrice d'emploi.  Selon ces statistiques publiques, elle comptait en 2 604 établissements dédiés 2004, et employait 44 401 personnes. Ces deux chiffres sont en baisse pour 2009, avec 2 507 sociétés salariant 43 833 personnes.

Déficit d'attractivité et perte de compétitivité

Tirant la sonnette d'alarme, le Munci cherche à expliquer cette "triste" tendance : "Nos plus grands éditeurs passent les uns après les autres sous contrôle étranger. Ainsi, depuis trois ans, plusieurs acteurs importants ont quitté le Top 100 français tels que Business Objects, GL Trade, Ilog, Viveo".

Les grands éditeurs français passent sous contrôle étranger

L'association professionnelle y voit un nouveau signe de perte de compétitivité française dans ce domaine et rappelle que "dans le secteur IT, la France est clairement à la traine en matière de salaires et de recherche et d'innovation " 

En revanche, les services affichent des créations nettes d'emplois nettement plus positives sur cette même période. Selon l'Insee, le secteur comptait 256 800 salariés en 2004, et 317 000 en 2008. Soit en moyenne 12 000 nouveaux emplois par an. Le chiffre est même plus élevé au Pôle Emploi, puisque les chiffes d'Unistatis en compte 15 900 par an sur la même période.

Ce qui ne rassure pas non plus le Munci : "Tant que d'autres perspectives que la prestation de services (80% des offres d'emploi IT...) ne seront pas offertes aux informaticiens, nos métiers continueront sans nul doute à subir un déficit d'attractivité."