Marc Montiel (NetApp) "Pour attirer les meilleurs éléments, le salaire ne suffit pas dans l'informatique"

Le directeur général de NetApp France détaille pourquoi son entreprise est si bien classée dans le palmarès des entreprises où il fait bon travailler. Il revient également sur la pénurie de disques durs.

JDN Solutions. NetApp France est classé à la 2e place du palmarès Great Place to Work des entreprises où il fait bon vivre en France, dans la catégorie des sociétés de moins de 500 salariés. Quelles sont les raisons et les conséquences de ce succès ?

Marc Montiel (NetApp). Cela fait trois ans que nous sommes dans le Top 5 des entreprises où il fait bon travailler en France. Cette reconnaissance est évidemment pour nous une très belle récompense.

Plusieurs qualités, soulignées par l'Institut Great Place to Work, explique notre position dans leur classement. Je pense d'abord aux bonnes perspectives de promotions internes qui permettent aux salariés de NetApp France de bien évoluer dans la société. Les trois quart de nos managers sont issus de ces promotions internes. J'en suis un bon exemple : je suis rentré chez NetApp France comme commercial junior, et j'en suis aujourd'hui le directeur général.

Il y a également une proximité réelle des employés avec leur management. D'ailleurs, je ne suis pas dans un bureau fermé mais dans l'Open Space avec les autres salariés. Les nouveaux employés sont aussi invités à aller rencontrer la direction mondiale en Californie.
 

En outre, chez NetApp, certains avantages, comme les stocks options ou les plans de retraite, ne sont pas réservés aux cadres dirigeants mais bien à l'ensemble des salariés. La flexibilité du travail est un autre atout. Les employés peuvent travailler de chez eux, sur ordinateur portable ou smartphone, peu importe tant que le travail est fait.

Je voudrais également attirer l'attention sur le fait que nos employés sont écoutés lorsqu'ils font part de leurs envies d'évolution lors de la négociation annuelle obligatoire. Ils peuvent également bâtir un plan de formation personnalisé. NetApp a d'ailleurs développé des formations en ligne dans le cadre de sa NetApp University.
 

Notre industrie propose parfois de très hauts salaires, mais elle demande également beaucoup de talents. Or, pour les attirer, la rémunération est importante, mais d'autres critères peuvent jouer aussi beaucoup, et notamment la reconnaissance et la qualité de la communication. J'ai vu certains de nos employés résister à certaines sirènes qui leur proposaient de meilleures conditions matérielles. Ils préfèrent continuer à profiter des conditions qui leur conviennent chez NetApp. Notre turn over est très faible. En France, NetApp est assez jeune, pourtant bon nombre d'employés sont des fidèles, et affichent plus de 10 ans d'ancienneté.

Tous ces aspects ont été appréciés par l'Institut Great Place to Work et plébiscités par les employés [NDLR l'Institut les sonde pour établir son classement].
 

"La croissance de notre effectif est un défi supplémentaire pour figurer dans le classement."

6e aux Etats-Unis dans ce classement, NetApp monte sur le podium au niveau mondial, ainsi qu'en Allemagne, au Canada, au Royaume-Uni, en Suisse et en Australie. La direction californienne de NetApp vous met-elle la pression pour que vous conserviez, ou amélioriez, votre position dans le classement... 

Dans les trois impératifs de notre CEO figure un pilier qui concerne le respect et l'amélioration de la culture d'entreprise. C'est donc un objectif fort. Nous avons cependant de la marge pour réaliser localement nos propres actions. Ce type d'initiatives, locales, peut même nous être demandé.
 

Garder notre position dans le classement français est aussi difficile car notre effectif croît sensiblement. Nous sommes 150 aujourd'hui, mais nous n'étions que 50 il y a 5 ans. J'en profite pour rappeler que nous cherchons actuellement à recruter. Mais bien gérer cette croissance, tout en conservant les meilleures conditions de travail possibles, est clairement un défi supplémentaire.  

Et en effet, NetApp France pense déjà au classement de l'année prochaine et aux pistes que nous pourrions explorer pour améliorer nos conditions de travail. J'ai déjà envoyé un e-mail aux employés pour leur demander leur avis sur cette question.

Dernière question, sur un autre sujet : êtes-vous encore impacté par les inondations en Thaïlande et la pénurie de disques durs qui devait impacter le marché pendant 2012 ?

Nous avons eu des délais de livraison qui ont pu être allongés à cause de la catastrophe, mais c'est désormais derrière nous. Le coût des composants a également pu entraîner une hausse sur nos tarifs, mais, même si cela dépend du matériel, la hausse n'a jamais atteint les 10%. Cet incident nous a également permis de repenser et d'accélérer la diversification de nos approvisionnements.
 

Mais, c'est en fait surtout les PC et les offres pour le grand public qui auront finalement été le plus pénalisés. Nous avons été relativement peu impactés, et ce n'est désormais même plus un sujet de discussion que nos clients et prospects veulent aborder.

Marc Montiel est vice-président et directeur général de NetApp France. Il a rejoint Network Appliance en 1999 en tant que responsable clientèle. En 2006, à 36 ans, il est nommé directeur général. Marc Montiel a plus de 15 ans d'expérience dans l'industrie des technologies de l'information.