Yannick Lejeune (Sup'Internet) "Sup'Internet va notamment former au métier de référenceur"

Rassemblant Epitech et Epita, le groupe Ionis inaugure une nouvelle école. Sup'Internet formera des développeurs opérationnels avec une forte culture Web. Des SSII attendent déjà la sortie de la première promotion.

JDN Solutions. Le marché de l'emploi avait-il besoin d'une école comme Sup'Internet ?

Yannick Lejeune. Sup'Internet appartient au groupe Ionis, qui propose des Bac+5 en informatique au travers de l'Epita ou l'Epitech. Cela nous a permis de nous rendre compte que les employeurs du secteur informatique et d'Internet avaient également beaucoup besoin d'opérationnels, Bac+3. Sup'Internet va répondre à ce besoin.

De plus, pour les nouveaux métiers du Web, ou pour le mobile, les employeurs recherchent des développeurs compétents, mais aussi avec une très forte culture d'Internet, presque native. Des connaissances techniques spécifiques, en termes d'infrastructures ou de langages sont aussi très appréciées. Nous allons les enseigner.


L'école se compose aussi d'un socle commun à trois bachelors différents : Développement et Technologie du Web, Design graphique, et Business et Management Interent. C'est aussi une plus value, car cela permettra à ceux qui choisissent la voie "développeur" de se familiariser avec les contraintes des métiers du design ou du marketing. Et vice et versa. En poste, les développeurs seront donc au centre du projet, et ils ne seront pas à la merci d'un autre métier.

C'est par exemple un atout pour le métier de référenceur, auquel nous formons également. Si cette spécialité est plutôt rattachée au marketing, c'est un avantage pour le référenceur d'avoir déjà réalisé un site Web et de savoir modifier le code HTML pour son futur métier. Or nous allons aussi lui apprendre cela.

Qui compose la 1ère promotion ? Ne risque-t-elle pas d'essuyer les plâtres ?

Pour la filière informatique, les candidats retenus, jeunes et issus de filières scientifiques, ont choisi cette formation courte pour entrer rapidement dans l'entreprise. Il y a également quelques reconversions, de jeunes élèves pas pleinement satisfaits de leur première année de mathématiques ou de médecine par exemple.

"Nous avons des partenariats avec Microsoft ou Apple"

Nous avons aussi remarqué que certains profils avaient facilement pu bénéficier du soutien de banques pour leur frais de scolarité, car nous les formons à un secteur d'avenir.

En outre, le campus existe déjà. Il accueille des établissements du groupe Ionis. Cela nous permet aussi de disposer d'une équipe pédagogique déjà en place et d'être assez rompus à l'exercice. Cela diminue aussi beaucoup le risque pour une première promotion...  

Les débouchés sont-ils différents des autres écoles d'informatique, y compris celles du groupe Ionis ?

Les élèves diplômés du bachelor Développement et technologie du Web deviendront analystes programmeurs, développeurs Web ou multimédia, concepteurs et chefs de projet Web, développeurs pour mobile, responsables de maîtrise d'ouvrage, intégrateurs Web ou administrateurs de base de données... Les bases de données abordées seront MySQL et SQL Server.

En revanche nous estimons que certains métiers, comme celui d'architecte ou ingénieur système et réseau, nécessite plutôt un bac+5. Nos élèves seront cependant capables d'administrer un serveur sous Linux, ou un serveur Web, dans une structure simple, sans en être un expert. Cela tombe d'ailleurs bien, car c'est justement souvent le besoin de beaucoup de PME, y compris dans l'e-commerce... 

Les systèmes SAP ou Oracle seront peu abordés, mais nous avons des partenariats avec Microsoft ou Apple, et nous devrions bientôt en annoncer de nouveaux, notamment avec de grandes SSII. Ce sont d'ailleurs ces dernières qui nous ont parfois fait part de leur besoin de Bac+3.

 

Diplômé de l'Epita et d'un master de recherche en sciences de gestion de l'IAE de Paris, Yannick Lejeune est le directeur Internet du groupe Ionis, et directeur de la stratégie et de la pédagogie de Sup'Internet. Il est également consultant en stratégie d'innovation auprès de petites entreprises ou de grandes structures, et directeur de collection chez Delcourt, un éditeur de bande dessinée qu'il accompagne dans le virage du numérique. Auparavant, il a travaillé pour diverses sociétés, notamment IBM, Lotus, Corel et Inexware, et a fondé, puis dirigé jusqu'en 2005, l'Institut d'innovation informatique pour l'entreprise (3IE), structure de services mêlant cellule de veille et laboratoire de recherche appliquée au sein de l'Epita.