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Marie-Claude
Halary (Médecine du Travail) : "L'impossibilité d'aménager
son espace de travail est préoccupante" |
A l'heure
actuelle, seul le syndrome du canal carpien est reconnu en tant que maladie professionnelle.
De nombreux maux comme les troubles muscolosquelletique ainsi que la fatigue visuelle
sont pourtant répandus. (16/06/2006) |
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JDN
Solutions. Quels sont les risques liés à l'usage de l'ordinateur ?
Marie-Claude Halary. Les risques les plus fréquemment rencontrés sont liés
à la fatigue oculaire et aux troubles musculosquelettiques qui affectent notamment
les muscles, les tendons des membres supérieurs et la colonne vertébrale.
Plusieurs parties du corps comme les poignets, les coudes et les épaules sont
concernées, ainsi que le cou et également les trapèzes. Ces douleurs peuvent provenir
de la posture de l'individu.
Des douleurs lombaires sont également recensées.
Les tendinites, dues à une mauvaise position sur le clavier et la souris sont-elles
aussi fréquentes. Le syndrome du canal carpien, lésion qui touche le poignet est
également souvent rencontré et est d'ailleurs reconnu en tant que maladie professionnelle.
Mais ce n'est pas parce qu'une affection n'est pas reconnue en tant que
maladie professionnelle qu'il ne faut pas s'en préoccuper. La fatigue visuelle,
par exemple, se traduit par une tension dans les yeux et des larmoiements ou des
picotements, pouvant même aller jusqu'à provoquer des migraines ophtalmiques.
Le travail sur écran est souvent révélateur de pathologie oculaire pré-existante,
non connue.
Comment
faire pour y remédier ?
Il est impératif de modifier sa position
et d'ajuster clavier, souris et également écran de manière correcte. Du point
de vue du clavier, il convient de le conserver face à soi et d'avoir un léger
appui des avant-bras sur le bureau.
En termes d'éloignement, il est conseillé
de ne pas travailler dans des conditions où le bras est hypertendu ou alors trop
rapproché du clavier. L'écran, lui, doit être positionné perpendiculairement aux
sources de lumière telle que des fenêtres par exemple, et ne surtout pas être
éclairé par derrière, ceci ayant pour conséquence des reflets, ni face à la fenêtre
car risque d'éblouissement et fatigue visuelle très rapide.
"Il
faut maintenir ses deux pieds sur le sol ou utiliser un repose-pied" |
Il faut veiller à optimiser la qualité de l'écran et privilégier les écrans
plats, dotés le plus souvent d'un meilleur rafraîchissement, fatiguant moins les
yeux. Au-delà de la position des éléments et support de travail, il convient au
salarié de modifier sa posture générale et sa tenue sur son siège en se tenant
droit, dos appuyé au dossier du siège.
Il est nécessaire que l'individu
ait également une bonne assise, avec les deux pieds au sol, en utilisant un repose
pieds si nécessaire, en fonction de la taille et soit face au clavier et à l'écran.
Pour éviter la fatigue visuelle, il est nécessaire d'alterner les tâches (papier,
téléphone, écran). Faire des pauses de cinq à 10 minutes toutes les deux heures.
Se lever, bouger, s'étirer.
Comment ont évolué
les maladies liées à l'informatique ?
La profession informatique
n'est pas la seule à être concernée par ces types de douleurs et de maux, et d'autres
professions comme celles du secrétariat et du DAO (dessin assisté par ordinateur),
constituent un terrain propice à ces douleurs et maladies liées aux usages de
l'ordinateur.
Les troubles musculosquettiques
sont plus fréquemment rencontrés depuis quatre à cinq ans, ce qui est relativement
récent. Mais il est nécessaire que les individus soient à l'écoute de leur douleur
et essaient de corriger leur posture et position face à l'écran et au clavier
notamment avec un peu d'autodiscipline pour ne pas être confronté à des phases
aiguës de douleurs, pouvant aller jusqu'à des arrêts de travail.
Quand
le médecin du travail est amené à aller directement dans les entreprises pour
constater notamment les postures des individus, il tente de faire passer le message
que les modifications à prendre en compte ne sont pas si difficiles que cela à
effectuer.
Cela étant, il arrive souvent que l'individu subisse les contraintes
de son environnement de travail et ne soit pas en mesure de décider du positionnement
de son écran ou du choix de son siège par exemple. De ce point de vue là, les
entreprises ne jouent pas forcément leur rôle et sont loin de toutes se préoccuper
de ces facteurs de risques influant directement sur la qualité de vie au travail.
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