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Se prémunir des pièges du travail sur écran |
Le travail
sur écran présente de nombreux facteurs de risques pouvant mener à des troubles
reconnus en tant que maladie professionnelle. Pourtant, des moyens simples de
prévention existent. (16/06/2006) |
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Avec le travail
sur écran, les individus sont de plus en plus nombreux à éprouver
des douleurs et diverses gênes qui, si elles sont le plus souvent bénignes,
peuvent toutefois constituer de véritables facteurs de risques.
La fatigue visuelle tout d'abord, pouvant provoquer des larmoiements et des yeux
rouges, irrités par les agressions continuelles de l'écran, et pouvant
inciter à prendre des mesures drastiques. "J'ai employé les
grands moyens et ai décidé de m'abstenir d'utiliser mon ordinateur
pendant quelques jours", alerte Monique Giraud (lire son témoignage).
"Il
faut veiller à optimiser la résolution de son écran et privilégier les écrans
plats, dotés le plus souvent d'un meilleur éclairage et fatiguant moins les yeux",
précise de son côté Marie-Claude Halary, médecin du travail
(lire son interview).
Autres douleurs, autres
régions du corps concernées, les épaules et le dos, dont
la tension des nerfs et des muscles n'est pas favorisée par des environnements de stress en perpétuelle augmentation. "En utilisant
cette souris, j'ai senti des douleurs qui me parcouraient tout le corps, des cervicales
à l'épaule, jusqu'au bras et à la main", fait remarquer Annie Miramon (lire
son témoignage).
"Dans le cas où l'individu est contraint de rester plus que de raison devant
son écran, il doit adopter différentes postures, plus relâcher et
éviter de trop s'engourdir", préconise François Cail,
chercheur en physiologie du travail à l'INRS (lire son interview).
C'est
notamment ce que Nicolas Planchard (lire son témoignage),
réalise dans la mesure où "seul un mouvement de va-et-vient
en arrière permet en effet de me soulager et de résoudre en partie mes
problèmes de souplesse".
L'individu
doit adopter certains réflexes pour améliorer son cadre de travail |
De façon plus problématique, un certain nombre de pressions
parfois très fortes exercées au niveau du poignet pouvant également
mener à des troubles musculosquelettiques (TMS).
"Bien qu'ils
ne soient pas les seuls, les TMS font partie des principaux risques liés à l'utilisation
de l'ordinateur et peuvent déboucher sur des pathologies, notamment le syndrome
du canal carpien", poursuit François Cail.
Si ce dernier
constitue d'ailleurs à ce jour le seul exemple de trouble reconnu en tant
que maladie professionnelle, il ne faut pas pour autant sous-estimer les autres
maux liés à l'usage de l'informatique et au travail sur écran.
"Ce n'est parce qu'une affection n'est pas reconnue en tant que maladie professionnelle
qu'il ne faut pas s'en préoccuper. La fatigue visuelle, par exemple, peut être
source de nombreuses douleurs", analyse Marie-Claude Halary.
Reste
à l'individu à adopter certains réflexes, simples à
réaliser, mais nécessitant de les incorporer à son mode de
vie au travail, comme celui du respect d'un certain nombre de pauses.
Mais
également d'adopter différentes postures pour se décontracter,
faisant suite à de longs moments de travail sur écran, et également
la nécessité d'adapter la position et l'éloignement de ses
instruments de travail (clavier, souris et écran).
"L'un
des avantages du travail à la maison est qu'il est possible d'organiser son
espace de travail à sa manière et de positionner de manière optimale l'ensemble des
éléments de son bureau", note Patrick Barois (lire son témoignage).
Mais il est acquis qu'au sein d'un environnement d'entreprise où
l'individu subit, plus qu'il ne peut aménager son environnement de travail,
un important devoir de pédagogie et de sensibilisation à destination
des entreprises reste à effectuer.
"Tandis que nombre d'individus
en entreprise ne sont pas en mesure de décider du positionnement de leur écran
ou du choix de leur siège, les entreprises sont loin de toutes se préoccuper de
ces facteurs de risques influant directement sur la qualité de vie au travail",
conclut Marie-Claude Halary.
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