Bruxelles brise le couple Windows / Internet Explorer

La Commission européenne a validé le principe de ballot screen proposé par Microsoft, qui permet aux internautes de choisir leur navigateur sous Windows. IE ne sera plus le navigateur par défaut de l'OS.

L'information a des allures de petite révolution dans le monde informatique. La Commission européenne a validé le principe de ballot screen proposé par Microsoft, qui permet aux internautes de choisir le navigateur de leur choix sous Windows. 

Windows et Internet Explorer, à jamais séparés ?

Le désaccord entre Bruxelles et l'entreprise de Redmond touche à sa fin. Le système de ballot screen (image ci-dessous) doit finalement être mise en place. Il s'agit en fait d'une fenêtre d'accueil au lancement du système d'exploitation où figurent les navigateurs de référence. L'internaute n'a qu'à choisir celui qui a sa préférence, y compris Internet Explore 8.

Cela en est terminé du navigateur de Microsoft par défaut lors de l'achat d'un PC. Qui plus est, ce fameux ballot screen n'offrira pas seulement la possibilité de choisir entre les cinq navigateurs les plus utilisés (pour rappel : IE, Firefox, Safari, Opera et Chrome), mais douze ! Il faut savoir que le choix des sept autres navigateurs sera effectué par le constructeur lui-même, lors de la pré-installation.    

ballot screen 2
Le fameux ballot screen en image © Microsoft

Toutefois, la décision n'est pas encore complètement arrêtée, puisque les consommateurs, les constructeurs, et les éditeurs de logiciels peuvent soumettre leurs remarques à la Commission européenne jusqu'au 7 novembre. 

Le ballot screen sera non seulement disponible pour les prochains utilisateurs de la version de Windows 7 commercialisée en Europe, mais aussi et surtout, il sera diffusé via Windows Update aux internautes qui fonctionnent sous Vista et XP. Coup du sort ou coïncidence, il se lancera par Internet Explorer. 

"Une amende pour vente liée estimée à 10% du chiffre d'affaires annuel"

Microsoft dans l'impasse


La bonne volonté du géant américain peut s'expliquer de plusieurs manières. Tout d'abord, la plainte d'Opera Software au sujet de la vente liée et le long combat mené devant les tribunaux auront largement contribué à la décision de la Commission européenne. A cela s'ajoute la bonne volonté de Microsoft, selon Neelie Kroes (la commissaire européenne à la Concurrence), dans le dénouement de cette affaire. En effet, la société a elle-même soumis l'idée.

Par ailleurs, la décision du ballot screen évite à Microsoft l'amende pour vente liée estimée à 10% de son chiffre d'affaires annuel. Voici un élément qui a dû peser dans la balance des négociations, après les 1,67 milliards de dollars déjà versés à l'Europe en 2008 pour abus de position dominante. Lors de cette première affaire, il était question de l'intégration systématique du lecteur multimédia Windows Media à Windows, une relation qui ressemble de très près à celle-ci...