"Avec la crise, notre référentiel sur l'analyse de risques intéresse de plus en plus de clients"
Quels sont les liens de Cognos avec sa maison mère ?
La maison mère de Cognos reste pour le moment Cognos Europe. Cognos corp. est une filiale de la société IBM corp. et dans chaque pays la filiale de Cognos va devenir une filiale d'IBM. En Europe, ceci doit se finaliser début 2009.
En quoi le rapprochement avec IBM est intéressant pour les clients de Cognos ?
Les clients existants Cognos vont d'abord pouvoir bénéficier des investissements R&D supplémentaires accordés par IBM et vont aussi - si et seulement si ils le désirent - pouvoir investir dans des solutions IBM intégrées aux solutions Cognos. Ils vont pouvoir choisir entre une approche best of breed ou full stack.
La question se pose concernant les liens que Cognos entretient avec les grands acteurs du service. Cognos sera-t-il tenté de laisser tomber ses anciens partenaires intégrateurs, pour ne s'appuyer plus que sur l'entité services de sa maison mère ?
Bonne question. Cognos reste indépendant des partenaires intégrateurs. Nos clients nous le demandent. Cognos est en train de développer les partenariats existants avec les intégrateurs existants. En même temps, Cognos démarre un partenariat avec IBM GBS qui va devenir un partenaire important mais qui ne détient jamais plus de 10 ou 15% du marché des services.
L'ETL de Cognos est très en deçà de celui d'IBM. Que doivent faire les clients en phase de choix ?
L'ETL est la seule partie de notre offre qui se recoupe un peu avec celle d'IBM (seuls 5% des deux offres se recoupent). Je ne pense pas que l'ETL de Cognos soit très en deçà de celui d'IBM. Nous pensons que les deux sont complémentaires et répondent à des besoins différents. Nous assurons à nos clients utilisateurs de l'ETL Cognos et à tous les autres que l'ETL Cognos est maintenu au sein de l'offre ETL d'IBM.
TM1 va t'il remplacer à terme Cognos Planning ?
Question de spécialiste. Merci. TM1 et Cognos Planning ne vont pas se remplacer mutuellement. A moyen terme, nous prévoyons de fusionner les deux dans les prochaines versions de nos solutions FPM. Nous investissons donc beaucoup sur le développement des deux offres. Elles répondent à des besoins assez différents et complémentaires.
Suite au rachat par IBM, Cognos va-t-il continuer à travailler avec Oracle et SAP ?
La réponse est OUI bien entendu. Beaucoup de nos clients nous retiennent pour cette indépendance vis-à-vis des bases de données et des applications. Nous allons continuer dans cette voie stratégique pour nous. Nous permettons de fournir une version de la vérité, en accédant aux données provenant de ces deux éditeurs mais aussi à celles de multiples autres éditeurs.
Quel regard portez-vous sur les acteurs indépendants qui restent sur le marché de la BI ?
Nos concurrents sont maintenant soit très gros soit assez petits. Les indépendants sont les plus petits. Mais je rebondis sur le terme indépendant car nous faisons partie d'IBM mais restons indépendant des sources de données et des applications. C'est fondamental pour nous.
Il y a beaucoup de petits éditeurs innovants sur le décisionnel, comme QlikView, Kimoce... Que pensez-vous de ces technologies, sont-elles présentes dans les appels d'offres auxquels vous participez ?
La bonne nouvelle est que l'innovation continue sur ce marché qui est devenu assez mature. Notre objectif est de prouver que nous continuons à innover plus et mieux que les autres, même en faisant partie d'IBM. Je dirais même que de faire partie d'IBM va nous permettre d'innover encore plus. IBM est la société dans le monde High-Tech qui produit le plus de brevets au monde. L'innovation fait partie de la culture IBM.
Serait-il intéressant pour IBM de racheter certains de ces acteurs ?
IBM va continuer à investir dans le monde du software en général. Sur le marché de la gestion de la performance, nous restons à l'écoute sans oublier de nous concentrer d'abord sur la réussite de l'intégration de Cognos au sein d'IBM.
Que pensez-vous des appliances de datawarehouse ?
Une partie de notre offre est déjà disponible sous forme d'appliance (Cognos now, Real Time Operational Business Intelligence). En complément nous fournissons ce que nous pourrions appeler des "appliances logicielles" , des applications pré définies comprenant des indicateurs métiers, des analyses métiers, des tableaux de bord métiers. Nous en avons plus d'une trentaine de disponibles.
Le décisionnel Open Source, vous le situez comment ?
Le marché du décisionnel évolue. Certains éléments de commodité dans ce marché peuvent maintenant être disponibles sur Open Source. Nos clients recherchent des solutions intégrant reporting, analyse, tableaux de bord, applications financières au sein d'une même offre, d'une même interface utilisateur, d'un même système de sécurité. Ceci n'est pas disponible sur Open Source.
Comment se répartissent vos contrats clients, est-vous plus sur des projets RH, relation clients, performance financière... ?
Dans 50% des cas, le projet d'investissement chez nos clients est dirigé par une direction fonctionnelle (dans 50% des cas par la direction informatique). Les DRH , directions financières, directions des ventes et du marketing sont des directions fonctionnelles avec qui nous parlons beaucoup.
La crise va-t-elle freiner les déploiements et projets dans la BI ?
La crise est à la fois une difficulté forte pour les entreprises mais est aussi une opportunité pour celles-ci de se poser de façon encore plus forte les bonnes questions : où en est la performance de mon entreprise, quels sont les risques, ai-je la visibilité requise pour prendre les bonnes décisions au bon moment. Nous aidons donc nos clients à trouver les réponses. Le marché de la gestion de la performance va continuer à croître.
Allez-vous lancer des solutions décisionnelles adaptées à la problématique de la crise ?
Nous avons lancé un blueprint sur l'analyse du risque pour une entreprise. Cette solution est en train d'intéresser de plus en plus de clients ou de sociétés. La gestion du cash de nos clients est aussi un axe sur lequel nous travaillons avec nos clients. Enfin, nous travaillons avec IBM Financement pour aider nos clients qui seraient en manque de cash. IBM est aussi une banque en France...
L'offre de Cognos est-elle aussi large que celles d'Hyperion et Business Objects, en termes techniques et fonctionnelles ?
Je suis juge et partie à la fois... Mais les organismes indépendants affirment que notre offre est aussi large en étant plus intégrée que celles des concurrents que vous citez.
L'offre Cognos va-t-elle continuer à évoluer, et dans quel sens ?
Nous venons d'annoncer une version 8.4 qui propose des évolutions dans la facilité d'usage des divers profils utilisateurs. Nous coninuons - bien entendu - à investir pour permettre à nos utilisateurs d'accéder à la bonne information au bon moment à partir du bon terminal ou téléphone, sans négliger les aspects administration et contrôle par l'informatique.
Avez-vous de la visibilité sur la modification du système de licences Cognos ?
Il n'est pas prévu d'évolution du système de Licence Cognos. Il va de soi que nous travaillons avec IBM pour que les systèmes de Licences soient les plus homogènes possibles pour les clients, et pour que les clients puissent trouver le système qui leur convient.
Comment évolue la demande depuis un an en matière de BI ? Quelles sont les grandes tendances du marché ?
Nous assistons à deux événements simultanés : le volume des données disponibles au sein des entreprises ne cesse de croître et les équipes deviennent disponibles chez nos clients car les projets d'implémentation des ERP avancent et dans certains cas se finalisent. En sus les directions financières ont besoin de solutions pour garantir une conformité et mesurer la performance. Tout ceci pousse la croissance du marché.
Olivier Derrien est président de Cognos France et vice-président Europe du Sud Cognos.