Corporate Owned Personaly Enabled : la fin annoncée du BYOD ?

Corporate Owned Personaly Enabled : la fin annoncée du BYOD ? Face aux partisans du Bring Your Own Device la résistance s'organise avec comme porte flambeau Samsung. Objectif : faire comprendre aux DSI qu'une autre voie est possible.

Le BYOD (pour Bring Your Own Device) ne cesse d'être invoqué comme l'unique politique possible pour la gestion de parc mobile. Autoriser à utiliser des terminaux personnels, PC portables, smartphones ou tablettes pour travailler, présente il est vrai, plusieurs avantages. Deux sont souvent cités par les fournisseurs. En premier lieu, le BYOD fait reposer l'achat de l'appareil sur le salarié, ce qui est censé réduire le TCO. Mais sur ce point, force est de constater que les premiers retours d'expérience demeurent flous en termes de ROI, du fait notamment de l'importance prise par les enjeux non-techniques (RH et juridiques). Second point fort du BYOD souvent cité : cette politique permettrait à la DSI de suivre plus facilement l'avancée permanente des innovations mobiles grand public, qui entraine dans beaucoup de cas une meilleure qualité d'équipement chez les particuliers.

Face au BYOD, de plus en plus de fournisseurs opposent une autre démarche. Elle est baptisée par ses partisans le COPE (Corporate Owned Personaly Enabled). "A travers le COPE, la DSI reprend la main sur le parc mobile. Elle offre aux salariés un terminal qu'ils pourront utiliser à la fois pour leurs usages personnels et professionnels", explique Fabrice Jarry, fondateur de Nomalys, spécialiste français des applications mobiles d'entreprise. Cette alternative permet à la direction des systèmes d'éviter les problématiques juridiques et RH auxquelles elle pouvait faire face avec le BYOD, tout en apportant un nouveau service au salarié. Le COPE lui garantit également la pleine maitrise de la plate-forme mobile. Les défis techniques liés à l'intégration d'un appareil personnel (en termes de sécurité, de gestion de flotte, d'accès aux applications...) s'estompent aussi.
 

Les DSI souvent réticents à mettre en place le Bring You Own Device

C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons que les DSI ont été souvent réticents à mettre en place le Bring You Own Device. Force est de constater d'ailleurs que les retours d'expérience ne sont pas légion dans ce domaine. Certaines entreprises se sont certes déjà engagées dans un projet, telle la compagnie aérienne Europe Airpost. D'autres ouvrent au cas par cas leur parc interne à des smartphones personnels, comme c'est le cas chez Yahoo Europe. D'autres encore planchent sur la question, sans avoir encore enclencher un chantier, la DSI de la Fondation de Rothschild par exemple.

"Samsung pourrait à lui tout seul tuer le BYOD" (Fabrice Jarry, Nomalys)

Parmi les principaux défenseurs du COPE, "Samsung pourrait à lui tout seul tuer le BYOD", estime Fabrice Jarry, évoquant notamment la montée en puissance du catalogue de services et d'applications offert par le constructeur à destination des entreprises (Samsung Enterprise Mobility).

"En France, des opérateurs comme SFR ou Orange se positionnent également avec des offres équivalentes", ajoute Fabrice Jarry. Mais, finalement, les DSI tout comme l'écosystème de fournisseurs pourraient bénéficier d'avantages à opter pour cette voie. Les premiers, en achetant des smartphones ou tablettes en masse, ont en effet la possibilité de négocier de meilleurs prix que le particuliers. Les seconds pourraient trouver à travers ce canal un nouveau levier de croissance. "Finalement, la DSI jouerait ainsi de nouveau le rôle qu'elle a toujours joué en répondant aux besoins métier des utilisateurs internes", ajoute Fabrice Jarry.

BYOD contre COPE : qui va l'emporter

Est-ce à dire que le BYOD est une piste qui sera bientôt complétement abandonnée ? C'est vite dit. Même si Apple demeure centré sur une stratégie de vente tournée avant tout vers le grand public, laissant l'écosystème des éditeurs se positionner naturellement sur son OS, d'autres grands acteurs défendent beaucoup plus activement le BYOD. C'est le cas de Microsoft qui, dans l'optique du lancement de Windows 8, fait de cette vision un de ses axes stratégiques majeures. En ligne de mire : la volonté de positionner les futures tablettes tactiles sous Windows 8, comme produits ciblant d'abord le grand public, mais pouvant aussi être utilisés pour travailler. Pour bétonner cette approche, l'éditeur accompagne de très près ses partenaires (lire : la première application de vente pour Windows 8 tactile ). Sur le marché français, le Business Innovation Center d'Issy-les-Moulineaux a notamment été créé dans cette optique.

Comme pour mieux préparer cette nouvelle étape, certains experts conceptualisent déjà la notion de "Buy Your Own Device". "Les directeurs financiers pourraient accélérer sa mise en place à horizon 2015, en vue de booster le retour sur invesitessement attendu du BYOD", estime Loup Gronier chez Devoteam. "Grâce au nombre important de terminaux personnels qu'il va générer, le développement du BuyYOD permettra sans doute de faire les investissements nécessaires en termes de sécurité." Alors entre BYOD et COPE, qui va l'emporter ?