Chatter mise sur le machine learning

Chatter mise sur le machine learning Quelles sont les dernières et futures nouveautés du réseau social d'entreprise de Salesforce ? L'événement Dreamforce de l'éditeur a permis de faire le point.

Chatter, le réseau social d'entreprise de Salesforce, continue de faire l'objet de développements soignés. Il y a quelques jours, son application mobile a laissé la place à celle de Salesforce1, la nouvelle plateforme englobant de nombreux produits Salesforce et lancée par le ténor du CRM lors de son événement annuel Dreamforce. Désormais intégré au cœur de cette plateforme disponible sur iOS et Android, le réseau social a ainsi été optimisé pour mobile, et a aussi récemment vu apparaître plusieurs nouvelles fonctionnalités.

D'abord, un petit curseur carré peut désormais déclencher la publication d'actions ("publish actions") qui permettront par exemple à un utilisateur de faire valider auprès de son responsable ses demandes de congés ou ses notes de frais.

Synchronisation des documents dans Chatter

Le système de synchronisation de fichiers, appelé Salesforce1 Files, va de son côté permettre de stocker des documents et d'y accéder depuis plusieurs terminaux. Ce système est présent à l'intérieur même de Chatter, là où un Dropbox n'a pas accès. "Files fait donc plus que Dropbox", vante Nasi Jazayeri, vice-président exécutif responsable de Chatter chez Salesforce, pour qui cette fonctionnalité doit mettre fin à la multiplicité des lieux de stockage des documents professionnels dans le cloud. Outre les fichiers classiques de type Word, Files Connect peut aussi supporter des documents SharePoint ou Documentum, des connecteurs pouvant relier la solution avec celles de tiers.

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Démonstration de Salesforce1 Files lors de Dreamforce.  © JDN

Suggestions personnalisées grâce au machine learning

Autre nouveauté importante arrivée au sein de Chatter : les "topics". Il s'agit concrètement de page web au sein du réseau social dont le but est d'être "dépositaire du savoir et de l'expertise de l'entreprise", explique Nasi Jazayeri. Ces pages pourront être suggérées à l'utilisateur selon ce qu'il poste dans Chatter. "Un peu comme les hashtags de Twitter générés automatiquement", compare le responsable de Chatter.

En analysant les termes utilisés par le salarié, son comportement et ses interactions, Chatter doit pouvoir améliorer son expérience sur le réseau social, en lui proposant des suggestions et des flux personnalisés. Comment est-ce possible ? Salesforce se base à la fois sur une analyse sémantique du langage de l'utilisateur, mais aussi, et surtout, sur un système de machine learning. Salesforce annonce fièrement avoir déposé 18 brevets liés à ce système d'analyse et d'apprentissage automatique.

Des experts sur chacun de ces topics seront proposés lors de la prochaine mise à jour de Chatter, en février prochain. Salesforce envisage aussi de faire automatiquement apparaître un bouton permettant d'appeler ces experts, là encore si l'analyse du message posté par l'utilisateur le juge pertinent (par exemple lorsqu'un utilisateur demande de l'aide concernant l'un de ces topics). 

 

"Chatter est aujourd'hui une plateforme, comme Salesforce"

Chatter versus Yammer

Des évolutions qui poussent Nasi Jazayeri à affirmer qu'il ne craint pas du tout le réseau social d'entreprise de Microsoft, Yammer, "très loin" selon lui, d'atteindre la richesse fonctionnelle de Chatter. Toujours selon lui, Yammer est aussi "moins ouvert sur l'extérieur de l'entreprise et ses partenaires", "moins sécurisé concernant les droits des utilisateurs ", et "bien moins intégré aux outils CRM de Microsoft".

Car Salesforce souligne que l'intérêt de Chatter n'est pas d'être un réseau social seul : sa valeur ajoutée réside dans son intégration à des applications métiers. C'est pourquoi "Chatter peut socialiser des applications métiers, comme celles de SAP, entre beaucoup d'autres. Chatter est aujourd'hui une plateforme avec ses API idoines" explique Nasi Jazayeri, en référence au virage de Salesforce, qui veut désormais être autant considéré comme une plateforme que comme un éditeur (lire note article).

Chatter peut pourtant être utilisé seul, même gratuitement, mais cet usage ne fait pas vraiment sens pour Salesforce. Pour illustrer son propos, ce dernier cite d'ailleurs volontiers l'exemple de Pernod Ricard. Comme le rappelle Jean-Louis Baffier, vice-président EMEA chez Salesforce, "cette entreprise avait en effet commencé par utiliser Chatter seul, mais ce groupe a vite compris que la valeur ajoutée de Chatter augmentait en l'intégrant à d'autres outils, et ils lui ont finalement ajouté Salesforce Service".