Puni par Google, Selectos a sacrifié le netlinking pour retrouver sa visibilité SEO

Puni par Google, Selectos a sacrifié le netlinking pour retrouver sa visibilité SEO Touché par une pénalité manuelle du moteur de recherche, le site d'affiliation belge a perdu 90% de son trafic à cause de ses liens externes. Six semaines et quelques mesures drastiques plus tard, il reprend des couleurs.

Les redoutées pénalités manuelles de Google sont toujours d'actualité et en mars 2020, c'était le tour de Selectos, site d'affiliation liégeois d'en faire l'expérience. Courant 2019, le site a mené une campagne pour obtenir des liens depuis des blogs et des webzines spécialisés et améliorer sa visibilité SEO. L'opération a si bien fonctionné que le site est passé de moins de 10 domaines référents à presque 750 en quelques mois. Un pic qui n'a pas échappé à l'attention du moteur de recherche qui a décidé de sévir. Le site, qui dépendait de Google pour plus de 90% de son trafic, a dû réagir rapidement pour se maintenir en vie.

Il y a plusieurs façons de mener des actions de netlinking. Cléo Dandoy, responsable de la communication externe chez Whale Media, qui gère la stratégie du site Selectos privilégiait la flexibilité : "Certains préféraient parler de nous au détour d'un de leurs articles alors que d'autres étaient partants pour publier un article rédigé par nos soins. C'était un peu au cas par cas et selon la ligne éditoriale de leur site". Les auteurs, invités à prendre la parole en tant qu'experts sur le site d'affiliation étaient ensuite incités à évoquer Selectos dans certains de leurs contenus et pouvaient, à leur demande, recevoir une mention en échange dans une rubrique du site en lien avec leur domaine. En matière de liens, Google est sensible à la cohérence entre les pages qui se pointent, mais également au rythme d'ajout des liens, à la variété et à la qualité des domaines et des pages d'origine. "C'est la représentation générale des liens reçus par un site que l'algorithme observe", a expliqué au JDN John Mueller, webmaster trends analyst chez Google en novembre 2019. Et c'est probablement cette vue générale en expansion brutale qui a fait tiquer le moteur et entraîné un contrôle humain.

"Les collaborations de netlinking ont tellement bien fonctionné que nous en avons abusé", reconnaît Robin Lespagnard, fondateur de Selectos. Le 9 mars au soir, un avertissement reçu via la Search Console lui notifie que l'intégralité des pages du site était visée par une pénalité. Instantanément, le site a disparu des premières pages de résultats de Google, et ce même sur le mot-clé marque "Selectos". Résultat : "Nous sommes passés du jour au lendemain de 20 000 à 1 500 visiteurs par jour sur le site", confie Cléo Dandoy.

La pénalité a fait perdre l'ensemble des positions en page 1 des SERP de Google. Cliquez pour zoomer. © Selectos

Pour remédier rapidement à cette situation, il a fallu passer en revue l'ensemble des liens reçus par le site pour déterminer lesquels étaient en contradiction avec les guidelines de Google. "Au terme d'une première analyse, nous avons estimé que seuls 25% des liens entrants étaient mis en place de façon pertinente", relate Cléo Dandoy. Entre le 9 et le 15 mars, elle contacte les webmasters des sites dont les liens sont problématiques et obtient la suppression de 87% d'entre eux. 5% sont ensuite passés en nofollow et 8% font l'objet d'un désaveu. "Avec Google, nous avons également joué cartes sur table et partagé la liste de tous nos liens pour leur indiquer le traitement réservé à chacun", explique la responsable de communication.

Le 16 mars, une demande de réexamen détaillant les actions mises en place est envoyée au moteur de recherche… qui la refuse le 24 mars. Toutefois, dans la foulée, Cléo Dandoy constate le retour d'une partie du trafic sur le site. "D'après Ahref, nous étions passé d'un indice de visibilité de 7,05% le 10 mars à 0% entre le 11 et le 25 mars. Malgré le refus de Google de lever la pénalité, à partir du 26 mars, l'indice est remonté à 5,69%", détaille la responsable de communication. Le site retrouve notamment sa position en tête de SERP sur son propre nom et son trafic habituel, ce qui lui permet de percevoir à nouveau des revenus.

Toutefois, "il était impossible de savoir sur quelles URL la pénalité était encore active", précise Cléo Dandoy. C'est pourquoi la décision est prise de supprimer l'ensemble des liens restants et le 14 avril, Google lève complètement la pénalité qui frappait le site. Sans progression supplémentaire significative en termes de visibilité et de trafic. Au final, 87,2% des liens ont été supprimés, 6,4% passés en nofollow et 6,4% ont fait l'objet d'un désaveu. 

Désormais, chez Selectos, d'autres chantiers sont en préparation pour consolider l'autorité et la qualité de l'expérience client sur le site. "Nous ne sommes pas inquiets quant à la disparition de nos liens car nos projets devraient compenser la perte : une refonte est en préparation, avec beaucoup d'améliorations UX en vue. Et en ce qui concerne la visibilité du site, nous allons nous concentrer sur le branding, le maillage interne et l'EAT, avec des contenus riches écrits par des auteurs experts sur leur sujet", expose Robin Lespagnard.