Retour du "Negative SEO" suite à la dernière mise à jour de Google ?

Retour du "Negative SEO" suite à la dernière mise à jour de Google ? La "Penguin Update" a pénalisé des sites ayant abusé du netlinking. Il suffirait désormais de faire pointer de nombreux mauvais liens vers un site pour le pénaliser ? Des experts le craignent, d'autant que certains ont déjà été victimes de cette technique.

Le but du site NegativeSeo.me est affiché en grand sur sa page d'accueil : "détruire le positionnement de votre concurrent dans Google". Plus bas, la technique employée est tout aussi claire : "Google pénalise un site si de mauvais liens pointent vers lui. Si nous créons des mauvais liens qui pointent vers votre concurrent, il sera donc pénalisé". C'est parce que cette technique cherche à impacter négativement le référencement d'une page ou d'un site qu'elle est appelée "Negative SEO".
 

 

Les mauvais liens dans le viseur de Google


Cette technique n'est pas du tout nouvelle, loin de là, mais elle revient au cœur des débats depuis les dernières mises à jour de Google. Ces dernières semaines, Mountain View a en effet annoncé plusieurs mises à jour impactant la façon dont les liens et leurs ancres sont pris en compte par le moteur. Jeudi, Google a déployé une nouvelle mise à jour visant notamment le netlinking abusif.

Contrairement aux annonces précédentes, cette dernière mise à jour, officiellement baptisée sans rire "Pingouin" par Google ("Penguin Update"), a provoqué un petit séisme. De nombreuses réponses ont dégringolé dans les pages de résultats de Google. Pour bon nombre d'experts, aucun doute : c'est bien un abus de backlinks non naturels qui peut provoquer une chute dans les SERP.

Penguin Update : vers un développement du marché du Negative SEO ?

Alors, une question se pose avec insistance aujourd'hui : pourquoi certains esprits malfaisants ne se mettraient pas massivement à profiter de ce levier, comme le site NegativeSeo.me, pour pénaliser leurs concurrents. Avec cette mise à jour, Google aurait donc ouvert, en grand, la porte au développement du marché du Negative SEO ?


Certains ont déjà commencé des tests, mais d'autres ont déjà livré leurs conclusions. Elles ne manqueront pas d'en inquiéter certains. Deux cas ont d'abord été diffusés sur un forum plutôt confidentiel avant d'être aujourd'hui plus largement relayés compte tenu de l'actualité.

 

Seofaststart.com, expulsé des SERP à cause du Negative SEO

Premier cas : celui du site seofaststart.com, tenu par un expert SEO connu outre-Atlantique, Dan Thies. Pour avoir tenu des propos qui n'ont pas plu, ce dernier, ou plutôt son site, a été victime d'une vendetta. Certains ont en effet voulu tester le Negative SEO sur ce site seofaststart.com. Ils s'en justifient et s'en expliquent en détails.

Pour pénaliser le référencement de la cible, des outils bien connus des référenceurs Black Hat sont utilisés de façon à générer une impressionnante quantité de liens, tous avec la même ancre, pointant vers la même page, et situés dans des forums gavés de spams. Une manœuvre, commencée le 22 mars dernier, qui cumule tout ce que Google cherche à pénaliser. 

La sanction tombe, moins d'un mois après : des mots clés visés, et pas des moins compétitifs ("SEO" notamment") pour lesquels seofaststart.com était dans les premiers résultats, ne font aujourd'hui plus apparaître le site dans les SERP. Dan Thies a bien été averti par Google que son site recevait des liens non naturels, et donc non conformes aux consignes du moteur, mais il n'a évidement pas pu faire grand-chose pour changer la donne.

 

Justgoodcars.com, autre victime du Negative SEO

L'autre cas est détaillé par un certain, "NegativeSEO", expert Balck Hat sans doute lié au site précédemment mentionné, sur le même forum. Il va encore plus loin : outre l'envoi massif et automatique de liens sur des sites peu recommandables, du contenu du site visé est tout aussi massivement dupliqué puis généré. Des faux mauvais avis sont également postés. Des lettres menaçantes et convaincantes sont mêmes envoyées aux sites contenant des liens "propres" pointant vers le site visé pour qu'ils les retirent.

La cible : justgoodcars.com. Les mots clés visés (sur Google.co.uk) étaient là aussi compétitifs : "voiture d'occasion ", "vente voiture d'occasion", etc. Les pages internes affichaient une assez bonne autorité aux yeux de Google (un PR 4). L'opération a commencé il y a un an. Aujourd'hui, le site aurait, selon Negative SEO totalement disparu sur les mots clé visés.

 

La limite des techniques de Negative SEO

A noter cependant que les experts admettent communément qu'il est nettement plus difficile, voire impossible, de faire vaciller avec ces techniques un site à forte notoriété, installé dans le paysage depuis longtemps et ne transgressant pas les règles édictées par Google. Le moteur peut en effet utiliser un grand nombre de critères pour ne pas se laisser totalement duper par les seuls signaux envoyés par du Negative SEO.
 

Ces deux cas, antérieurs à la mise à jour "Penguin Update", reviennent sur le devant de l'actualité aujourd'hui. Car ces techniques, craignent certains experts, pourraient se révéler encore plus efficaces avec la dernière mise à jour.

Impossible cependant que le moteur n'y ait pas pensé. En revanche, Google est bien connu pour procéder un peu à tâtons pour ses mises à jour, peaufinant son algorithme et commettant même parfois des erreurs lors des déploiements...

Pour l'heure, Mountain View invite ceux qui s'estimeraient injustement victimes de la dernière mise à jour à remplir un formulaire. En attendant que le moteur en dise plus sur cette mise à jour qui suscite encore de nombreuses interrogations...