5 leçons pour structurer la jeune pousse entrepreneuriale et la faire décoller

Petites leçons entrepreneuriales à partir de l’expérience de Benjamin Ducousso, créateur et dirigeant de Wizbii

Créer une entreprise sans penser à la structure qu’elle devra avoir, c’est pire que de faire un enfant sans imaginer qu’il faudra ensuite le nourrir et l’éduquer pour le faire grandir. J’écris « pire » car l’enfant est, lui, un être animé qui pourrait tant bien que mal s’auto-construire. L’entreprise, non. C’est un peu la leçon que je retiens de mon entretien avec Benjamin Ducousso, co-fondateur et co-dirigeant de Wizbii, même s’il ne l’exprimera certainement pas en ces termes.
Lancé en 2011, Wizbii est le réseau social professionnel rassemblant étudiants, jeunes diplômés et entreprises. En 3 ans, la jeune pousse a affiné son concept de réseau social, modifie le modèle économique, découvre des concurrents, réalise 3 levées de fonds, crée 20 emplois, prend plus de temps que prévu pour gagner ses nouveaux abonnés mais confirme son ambition.
Benjamin explique cette croissance : « Dès le départ, j’ai pensé à mon rôle de DG et ai structuré l’activité pour qu’elle puisse faire face à une forte croissance ».
Son crédo ? Les cinq leçons qu’il nous livre :
  • Dès le départ, l’organisation de ton activité tu penseras. Ce n’est pas tes ressources actuelles qui guident ta vision, c’est ta vision qui conduit tes actions, à partir des ressources dont tu disposes aussi limitées soient-elles. Organise donc ton activité presque comme si elles étaient là : « Wisbee a été structuré assez tôt et on continue à adapter la structure dès qu’on gagne de nouveaux moyens ».
  • Les autres et les gros de ton secteur, tu observeras. « Si tu observes les gros de la Silicon Valley qui sont dans le secteur du réseau social, tu constateras qu’ils sont organisés comme (ca et comme ca) », explique Benjamin.
  • Les activités opérationnelles au plus tôt tu délègueras. La tentation est grande de s’impliquer dans des missions de création de plaquette, de développement commercial, de codage… Savoir le faire, c’est bien mais cela te disperses et évite de te concentrer sur ton métier de dirigeant et de développeur d’activité. Même si tu les affectionnes, délègue les dès que tu le peux !
  • Le métier de dirigeant, tu apprendras. Etre dirigeant, c’est avant tout avoir une vision et trouver les solutions pour la réaliser mais pas de réaliser la vision. « Moi, maintenant, mon job, c’est de me doter d’outils de pilotage de l’activité, d’animer des équipes qui ont la charge de faire le travail opérationnel », résume Benjamin.
  • Tes décisions de manière éclairée tu prendras. Benjamin prend ses décisions avec un conseil stratégique restreint : ses trois directeurs de pôle mais également en fonction de ses mentors à qui il expose régulièrement sa vision et ses solutions pour permettre sa réalisation.
Une de mes recherches menée pour Réseau Entreprendre montre que les femmes entrepreneurs ne délèguent pas assez les missions opérationnelles, expliquant pourquoi, toute activité étant égale par ailleurs, leur entreprise n’a pas la même croissance que celle gérée par des hommes. Ce portrait s’adresse donc un peu aussi à certaines d’entre elles.