Tinyclues lève 5 millions d'euros pour sa solution de marketing prédictif

Tinyclues lève 5 millions d'euros pour sa solution de marketing prédictif La start-up analyse les bases clients des marchands pour en extraire des signaux faibles capables d'augmenter de 30% l'efficacité de leurs campagnes ciblées.

Tinyclues annonce avoir bouclé un tour de table de 5 millions d'euros mené par Alven Capital, auquel participent également ses investisseurs existants Isai et Elaia Partners. La start-up, qui édite une solution SaaS de marketing prédictif pour les sites marchands, consacrera ces fonds à l'accélération de sa croissance et de son développement à l'international.

Exit l'approche "à l'ancienne" de la ménagère de moins de 50 ans

Fondée en 2010 par David Bessis et Jakob Haesler, Tinyclues croise les multiples données clients fournies par les e-commerçants pour en extraire des "signaux faibles" grâce auxquels les marketeurs pourront cibler leurs campagnes plus efficacement. Pour une ou plusieurs références données, ils pourront par exemple identifier dans leur base les clients les plus susceptibles de les acheter. A l'inverse, à partir d'informations communiquées par le marchand comme le nom et le prénom d'un visiteur, son mail ou les pages qu'il a affichées, Tinyclues sait déterminer la probabilité qu'il achète tel ou tel type de produit.

Quand le big data réinvente le CRM

L'outil, conçu pour être utilisé directement par les équipes marketing, leur permet d'améliorer leurs prises de parole sans sur-solliciter leurs bases clients. De quoi augmenter de 30% en moyenne le revenu de leurs campagnes CRM (mails, notifications mobiles, Audience Personnalisée Facebook…), selon la start-up. Fort de cette promesse, Tinyclues a déjà signé une ribambelle d'e-commerçants français tels que 3 Suisses, Cdiscount, la Fnac, France Billet, La Redoute, Priceminister, Rueducommerce, Vente-privee.com, Sarenza, Vestiaire Collective et VeryChic. "Grâce à Tinyclues, nous pouvons désormais cibler nos campagnes push marketing de manière beaucoup plus efficace, simplement et rapidement, indique par exemple Ghadi Hobeika, directeur marketing digital et client de la Fnac. Les résultats se sont révélés très positifs : sur les campagnes testées, nous avons noté une hausse de 30% de notre chiffre d'affaires par rapport à notre ancienne technologie de ciblage".

Cap sur le Royaume-Uni dès 2016

Une efficacité que Tinyclues explique en particulier par sa technologie de machine learning non-supervisé. "Nous remplaçons deux approches marketing 'à l'ancienne', explique son PDG David Bessis. D'une part celle de la ménagère de moins de 50 ans, qui présuppose tel ou tel comportement pour les femmes, les jeunes, les urbains, etc. D'autre part celle des 'intentionnistes bagage' qui échouent dans cette case parce qu'ils ont un jour eu le malheur d'en acheter un. Pour remplacer ces critères explicites, nous devinons l'appétence des visiteurs pour les produits à partir de différents facteurs, souvent indirects, qui nous permettent de capturer l'implicite."

Afin d'étoffer son offre autour de cette proposition de valeur, la start-up compte également employer les fonds levés à développer de nouveaux outils. C'est d'ailleurs dans cette optique qu'elle vient de recruter Olivier Cuzacq, jusque-là directeur produit de Criteo en charge du mail, pour en faire son VP Product, ainsi que Caroline Tailleferd, auparavant directrice marketing analytics, big data et IoT de SAP EMEA, pour la nommer VP Marketing. "Nous possédons un avantage technologique réel. En levant un montant substantiel, nous allons pouvoir le consolider", se réjouit l'entrepreneur.

Le Royaume-Uni très prochainement

Quant à l'international, Tinyclues mettra le cap sur le Royaume-Uni début 2016 en y ouvrant un bureau. "Nous souhaitons couvrir plusieurs pays en direct, précise David Bessis sans dévoiler lesquels. Et pour les autres pays, nous commençons à nouer des partenariats avec des acteurs du CRM, qu'il intéresse de compléter leurs solutions avec notre brique à très forte valeur ajoutée." Tinyclues, qui emploie aujourd'hui une petite trentaine de salariés, a quadruplé son chiffre d'affaires en 18 mois.