Fyber veut mettre les applis mobiles au header bidding
La société lance Fyber Fairbid, un produit qui permet aux éditeurs d'applications de mettre en concurrence ventes directes, offres programmatiques des DSP et enchères des ad-networks.
Les éditeurs français qui l'ont adopté ne tarissent pas d'éloges sur le header bidding qui, en connectant leur inventaire à un nombre accru de sources d'enchères, a un impact immédiat sur la hausse de leurs CPM. Le seul reproche qu'ils pouvaient finalement lui adresser, c'était de ne fonctionner qu'au sein de l'univers Web fixe et Web mobile. Impossible de l'appliquer au sein de leur inventaire applicatif… Du moins jusqu'à la présentation début mars de la toute première offre de header bidding pour environnement in-app par le spécialiste de la monétisation publicitaire, Fyber.
S'il n'y a pas de header au sein d'une application, comme c'est le cas sur une page Web, Fyber a décidé de reprendre à son compte le terme de "header bidding" car il est aujourd'hui bien établi. "La mécanique est la même. Une fois notre SDK installé au sein de l'application de l'éditeur, nous mettons en concurrence les CPM négociés par la régie avec les offres formulées par les DSP en programmatique et celle des ad-networks compatibles avec la solution", détaille Vanessa Bourdillon, senior sales manager de la société pour les marchés anglais et français.
"Comme en header bidding classique, tous les formats IAB peuvent bénéficier de cette mise en concurrence"
La promesse de cette offre baptisée Fyber Fairbid est séduisante à en croire Gabriel Chicoye, fondateur d'InsideAll, spécialisé dans l'accompagnement des éditeurs sur le sujet du header bidding. "Le header bidding est un vrai succès sur le display Web fixe. Il n'y a pas de raison qu'il ne fasse pas ses preuves sur d'autres formats comme la vidéo ou d'autres canaux, comme l'in-app mobile."Comme en header bidding "classique", tous les formats IAB peuvent bénéficier de cette mise en concurrence : bannière display, insterstitiel, vidéo préroll ou outstream… A l'éditeur de choisir ceux qui lui semblent les plus appropriés. Fyber se rémunère en prélevant une commission sur les ventes réalisées.
"Nous allons permettre aux éditeurs d'application qui s'équiperont de notre technologie de mettre sur un pied d'égalité tous les acheteurs en supprimant le système de priorisation qu'impose la vente en cascade qui existait jusque-là", poursuit Vanessa Bourdillon. Si un premier acheteur n'était pas intéressé, l'éditeur renvoyait l'impression à un second acheteur potentiel et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'elle trouve preneur. Avec son système d'enchères automatiques, Fyber FairBid attribuera chaque impression à l'acheteur qualifié qui est prêt à payer le meilleur prix, quel que soit le mode d'achat et sans parti pris par rapport à la source de la demande.
Contourner l'installation nécessaire du SDK
L'arrivée d'un système de header bidding est d'autant plus vertueuse pour le monde applicatif que tout ajout d'une source d'enchère potentielle impose, en temps normal, d'installer son SDK. "Les éditeurs sont de plus en plus réticents à le faire, commente Vanessa Bourdillon. C'est d'autant plus fastidieux qu'ils doivent déjà installer les SDK d'autres partenaires, pour collecter de la data, mesurer leur trafic in-app ou bénéficier d'autres services."
Les places sont donc chères pour faire installer son SDK et, ainsi, pouvoir acheter de l'inventaire applicatif. Des réseaux pub mobile comme Adcolony et Tapjoy l'ont compris, en décidant de se connecter directement à la plateforme de Fyber. Ce dernier, dont le SDK est déjà installé auprès de 10 000 applications, soit près de 1,2 milliard d'utilisateurs uniques mensuels dans le monde selon les chiffres qu'il communique, va leur permettre d'accéder à une large partie d'inventaire qui leur était jusque-là fermée.
Anciennement connu sous le nom de The Fyber Group, Fyber est désormais une marque unifiée qui réunit les récentes acquisitions Heyzap, Inneractive et Fyber RTB (anciennement Falk Realtime). En France, la société n'en est encore qu'aux débuts. "Un collaborateur a été recruté il y a quelques mois pour développer le volet commercial depuis notre bureau parisien", précise Vanessa Bourdillon. Il aura pour mission d'inciter les éditeurs français à tester sa solution de header bidding in-app et d'en faire un incontournable.