Fnac-Darty lance sa plateforme de partage de données en self-service
MyRetailink s'adresse autant aux fournisseurs qui veulent mieux comprendre l'évolution de leurs ventes chez l'e-commerçant qu'aux annonceurs qui veulent les booster via de l'achat média.
Fnac-Darty veut accélérer sur le retail et le media. Le groupe lance officiellement ce 21 septembre une plateforme de partage de données omnicanales et d'activation média digitale, baptisée MyRetailink. La plateforme, disponible en self-service, comporte deux modules. Le premier, Insights, permet aux fournisseurs de piloter et analyser leurs données de vente, stocks disponibles et profils clients. "Nos outils de data vizualisation leur permettent de prendre les bonnes décisions business", promet Alexandra Suire, directrice de Retailink by Fnac Darty. Le second, Activation, concerne les annonceurs, captifs ou non, qui veulent utiliser la donnée de Fnac-Darty pour lancer des campagnes digitales (display et search) ciblées, sur les sites e-commerce du groupe (Fnac.com et Darty.com) mais aussi sur le reste du Web, dans une logique d'extension d'audience. Ils pouvaient déjà le faire en passant par les équipes trading de l'e-commerçant, ce sera désormais possible en toute autonomie grâce à MyRetailink.
"La plateforme n'est pour l'instant disponible qu'en France mais nous voulons la lancer sur l'ensemble de nos marchés"
"La consolidation de nos outils au sein d'une plateforme unique va permettre aux marques de proposer une meilleure expérience client sur les écosystèmes Fnac-Darty ainsi que sur les principaux carrefours d'audience du Web", déclare Alexandra Suire. Il s'agit autant pour le fournisseur de repérer un produit dont les ventes sont en perte de vitesse (et qui a donc peut-être besoin d'un push media) que pour un trader de construire un segment d'audience qui correspond à ses objectifs marketing (et son produit). Plusieurs partenaires ont permis l'aboutissement du projet. Les équipes de Converteo ont développé la plateforme et les connecteurs aux applications partenaires. La technologie de Mediarithmics équipe la DMP maison, qui permet de piocher dans les 36 millions de clients présents dans le data lake du groupe pour créer des segments activables, on-site et sur l'open Web. Xandr gère l'activation display alors que c'est Criteo qui s'occupe du search retail on-site. "La plateforme n'est pour l'instant disponible qu'en France mais nous voulons la lancer sur l'ensemble de nos marchés", précise Alexandra Suire.
Faire décoller le hors captif
"C'est un projet d'envergure qui va nous permettre de renforcer notre leadership dans l'e-commerce, tout en soutenant la croissance de l'activité retail media", ajoute la dirigeante. Fnac.com et Darty.com sont tous deux dans le top 15 de l'e-commerce en France selon FoxIntelligence. Le groupe ne communique pas le chiffre d'affaires de sa régie mais les voyants sont au vert, à en croire Alexandra Suire. "On est passé en l'espace de cinq ans d'une régie de 3 à 30 personnes. Et on gère aujourd'hui près de 1 500 campagnes par an." La patronne de Retailink explique que l'entité est désormais associée à l'ensemble des discussions trade marketing qui se tiennent, en début d'année, entre les équipes commerciales du groupe et les fournisseurs. "Tout l'enjeu, c'est que tout le monde parle avec la même donnée. C'est ce que permettra MyRetailink." La plateforme sera en effet également utilisée par les équipes Fnac-Darty.
Le lancement du mode self-service pour la partie activation doit permettre de faire décoller un business hors captif qui représente à ce jour moins de 10% du chiffre d'affaires de Retailink. En rendant l'outil plus facile à prendre en main, le groupe espère attirer des marques intéressées par sa donnée intentionniste. "Notre donnée peut aussi intéresser les annonceurs qui ne vendent pas sur nos sites e-commerce", assure Alexandra Suire. Et de citer l'exemple des acteurs de la grande distribution qui peuvent venir piocher dans les segments "moments de vie" du groupe. "On est capable d'identifier les parents avec enfants et d'être hyper précis dans l'âge de ces enfants grâce aux typologies d'achat effectués chez nous", illustre Alexandra Suire.
Le groupe reste toutefois attentif à ce que l'afflux de nouveaux annonceurs ne bouleverse pas l'expérience utilisateur. Chaque campagne initiée en self-service fait l'objet d'un monitoring des équipes de la régie avant diffusion. Retailink planche, par ailleurs, sur l'après cookies tiers. "Notre partenaire Mediarithmics multiplie les intégrations de solutions d'identification pour faire en sorte de maximiser le matching d'ID entre notre plateforme et les différentes sources d'inventaires de l'open Web", ajoute Alexandra Suire.