Aive lève 12 millions d'euros pour appliquer l'IA à la post-production vidéo

Aive lève 12 millions d'euros pour appliquer l'IA à la post-production vidéo Son chatbot décline à partir d'une vidéo initiale toutes les versions désirées adaptées aux canaux de communication ciblés et à leurs contraintes de diffusion.

Plateforme taillée pour automatiser la post-production vidéo, Aive boucle une levée de fonds de Série A à hauteur de 12 millions d'euros. L'opération est menée par Invus. Le fonds est rejoint pour l'occasion par plusieurs investisseurs historiques parmi lesquels BNP Paribas Développement.

Le principal cas d'usage d'Aive ? Il consiste pour une marque ou une agence créative à décliner une vidéo publicitaire d'une minute trente conçue à l'origine pour la télévision (au format paysage) dans des versions adaptées aux réseaux sociaux, notamment Instagram, TikTok ou Facebook. "Il s'agira de la convertir dans des formats verticaux taillés pour mobile, avec à la clé des durées plus courtes", explique Olivier Reynaud, PDG & cofondateur d'Aive. En prenant à la fois en compte l'image, le son le texte, les émotions ou encore le rythme, la technologie de la start-up est ainsi conçue pour automatiser le résumé d'un clip en une vidéo de 15 secondes en sélectionnant les plans les plus impactant tout en conservant la cohérence du message initial, tout comme pourrait le faire un humain.

Un travail 30 fois plus rapide

Au lieu de demander plusieurs heures, voire plusieurs jours de travail à un monteur, les déclinaisons sont générées automatiquement en quelques minutes en prenant en compte les contraintes de diffusion de chaque canal de diffusion. Client de Aive, Meta a testé la solution en créant deux campagnes diffusées sur les réseaux sociaux : l'une générée grâce à la plateforme du Français, la seconde créée de façon traditionnelle. Le tout à partir de la même vidéo initiale. "Ils ont enregistré une réduction moyenne de 30% du coût d'acquisition et un taux de conversion de 2,5 fois supérieur avec notre solution, comparé à la méthode classique", se félicite Olivier Reynaud.

Au-delà des réseaux sociaux pour lesquels Aive propose des modèles de génération ad hoc, sa technologie peut également s'adapter à de nombreux autres canaux : sites d'e-commerce, panneaux publicitaires, écrans en boutiques... "Vous avez la main sur le brief créatif à travers un prompt. Vous avez donc la possibilité d'adapter le contenu de base à tout type de format au-delà des réseaux sociaux", commente Rudy Lellouche, CPTO & cofondateur d'Aive. "Notre technologie permet par exemple de générer la bande annonce d'un film, en se concentrant sur les scènes à forte émotion ou les scènes d'action."

"Il s'agira d'atteindre un scoring créatif de 100% au regard du brief de départ"

En amont, la technologie d'Aive repose sur des algorithmes d'analyse sémantique qui réalisent un retro engineering des vidéos soumises. "Notre IA générative vient se nourrir des données glanées lors de cette première phase pour générer le contenu de manière instantanée en fonction de critères marketing précis : performance sur un réseau social, impact émotionnel, branding, storytelling... Elle va ensuite s'autocritiquer pour recommander en bout de course des ajustements pour atteindre pleinement l'objectif recherché", décrypte Rudy Lellouche. "Il s'agira d'atteindre un scoring créatif de 100% au regard du brief de départ. Si vous demandez à la solution d'ajouter un logo au début de la vidéo et que ce logo est absent de la vidéo initiale, elle vous en fera la demande."

En coulisse, Aive s'adosse à environ 25 modèles de langage (LLM). Parmi eux figure Llama. Le LLM open source de Meta est utilisé pour décrire les scènes des vidéos soumises en amont puis en réaliser des résumés. "Nous recourons également à des modèles de décomposition d'objets, mais également des modèles propriétaires que nous avons préalablement optimisés. C'est le cas de Whisper pour gérer la transcription et le sous-titrage par exemple", détaille Rudy Lellouche. En parallèle, Aive utilise des modèles conçus en interne, notamment pour prendre en charge le mixage audio. En toile de fonds, la plateforme va s'appuyer sur des algorithmes génétiques pour générer 100 000 déclinaisons d'une même vidéo avant de soumettre celle qui atteindra le meilleur score créatif.

40 groupes internationaux comme clients

Lancée commercialement début 2024, Aive a été retenu par plus de 40 groupes internationaux à ce jour, parmi lesquels Stellantis, LVMH, Clarins, Seb, Publicis ou Omnicom. Ses principales cibles ? Les grandes entreprises, les agences créatives, les chaînes de télévision et société de production, sans oublier les réseaux sociaux. Côté profils client, Aive entend s'adresser aux créatifs mais aussi aux équipes marketing qui n'ont pas de compétences en montage vidéo. A terme, la jeune pousse entend élargir son marché aux PME. En termes de pricing, Aive calcule sa tarification en fonction de la durée des vidéos ingérées. Disponible en mode SaaS, la plateforme réalise pour l'heure plus d'un million de revenu annuel récurrent.

Fort de sa levée de fonds, Aive entend étoffer ses équipes en vue d'industrialiser sa commercialisation. En ligne de mire, l'entreprise entend se déployer de plus en plus aux Etats-Unis. "20% de nos clients sont déjà des Nord-Américains", souligne Olivier Reynaud. De 20 collaborateurs, Aive compte passer à 60 salariés d'ici la fin 2026. Côté R&D, la société veut désormais étendre son positionnement à l'IA broadcasting. Son objectif est de réaliser un suivi des vidéos diffusées en vue de réaliser des propositions d'amélioration en fonction des statistiques d'audience, y compris dans une perspective multicanale. Le tout en temps réel.