Médias & adtech : 5 news de cet été à retenir
1. Noyb obtient la confirmation que le modèle "pay or consent" viole le RGPD
Alors que les éditeurs français et européens attendent toujours l'avis du CEPD sur la légitimité des cookies walls (ou "pay or consent"), une victoire obtenue par Noyb cet été risque de jeter un froid sur la suite de ce dossier. Dans une affaire opposant l'association au journal autrichien DerStandard quant à l'soraapplication du cookie wall, la Cour administrative fédérale autrichienne a confirmé la décision antérieure de l'Autorité autrichienne de protection des données selon laquelle le journal a violé le RGPD en introduisant ce système sans granularité. "Selon les deux autorités, les utilisateurs doivent être en mesure de consentir ou de s'opposer de manière sélective à chaque finalité de traitement de données", explique Noyb dans un communiqué tout en précisant que cette affaire sera probablement portée devant la Cour administrative suprême autrichienne, voire devant la Cour de justice de l'Union Européenne (CJUE) avant d'être tranchée.
2. Confirmation chiffrée de la baisse du trafic chez les publishers à cause d'AI Overviews
Alors que les éditeurs nord-américains et européens sont vent debout contre le déploiement d'AI Overviews par Google, trois études publiées cet été confirment l'impact négatif de ces résumés sur leur trafic. Aux Etats-Unis, la Digital Content Next, qui réunit une quarantaine d'éditeurs dont le New York Times et Condé Nast, indiquait le 14 août que le trafic de référence médian en provenance de Google Search vers les éditeurs premium membres a baissé de 10% pendant huit semaines, en mai et juin, en glissement annuel. Toujours aux Etats-Unis, une étude du Pew Research Center, rendue publique le 22 juillet, indique qu'AI Overviews génère près de deux fois moins de clics que le search classique, sachant que de toutes les recherches effectuées sur Google pour cette étude, 18% ont généré un résumé d'IA. Enfin, de ce côté-ci de l'Atlantique, une étude commandée par Foxglove, publiée le 24 juillet par la société britannique Authoritas, indique que la baisse du trafic atteint 79% pour les sites précédemment classés en première position, quand ils apparaissent après le résumé d'AI Overviews.
3. L'IAB Tech Lab lance son groupe de travail qui vise à mettre en place "une juste rémunération des publishers par les IA"
L'IAB Tech Lab a donné le coup d'envoi mardi 12 août à son groupe de travail censé définir de nouvelles normes "qui permettront aux éditeurs et aux créateurs de contenu de les monétiser durablement dans un écosystème numérique axé sur l'IA". Baptisé AI Content Monetization Protocols (CoMP) Working Group, l'initiative est la suite logique de la LLM Content Ingest API lancée au printemps. Le but est d'agir sur trois fronts : renforcer la capacité de blocage du scraping indésirable, faciliter la coopération entre LLM et publishers et mettre en place un standard de monétisation des contenus des éditeurs utilisés par les IA. La présence de Google et de Meta à une des premières réunions préparatoires, en juin, sert d'encouragement à l'IAB Tech Lab, qui a invité de nombreux autres éditeurs de solutions d'IA, dont OpenAI, Anthropic, Perplexity et Grok. De ces derniers, personne n'est pour le moment à bord. Parmi les éditeurs prenant part à l'initiative, le groupe allemand Bertelsmann (RTL Group) se montre très actif.
4. TTD dégringole en bourse, à cause de la menace Amazon ?
Le marché a sanctionné The Trade Desk d'une baisse de près de 40%, à la suite de la présentation, jeudi 7 août de ses résultats du deuxième trimestre, pourtant positifs. Sur la période, le chiffre d'affaires du DSP était pourtant 19% supérieur à 2024. Pour expliquer cette réaction du marché, les analystes mettent en avant la concurrence de Google, mais aussi désormais celle d'Amazon. La forte dépendance de la société au marché nord-américain est aussi pointée du doigt. "The Trade Desk est une solide adtech qui n'a pas encore beaucoup progressé en dehors des Etats-Unis et qui ne se développe pas au-delà de son produit de base.
5. Une action collective à l'étude contre Meta pour l'utilisation des données des utilisateurs sans consentement afin d'entraîner son IA
C'est à nouveau Noyb qui donne le ton en déclarant que Meta collecte les données de ses utilisateurs pour entraîner son IA contre la volonté de ces derniers. Pour le démontrer, l'association a demandé à l'institut Gallup de mener une étude auprès de 1 000 utilisateurs de Meta en Allemagne : si près de 75% des utilisateurs ont entendu parler des projets de Meta, seuls 7% d'entre eux souhaitent que leurs données soient utilisées pour l'entraînement à l'IA. "Cela signifie également qu'au moins 68 millions de personnes n'ont jamais entendu parler de ce changement", ajoute l'association. Noyb reproche à Meta de ne pas demander de consentement aux utilisateurs, juste de proposer un formulaire d'opt-out en se basant sur l'intérêt légitime. "Meta viole le RGPD et notre enquête prouve que les utilisateurs européens ne veulent pas que l'entreprise introduise leurs données personnelles dans ses systèmes d'IA", indique l'association. Noyb a déjà envoyé à Meta une "lettre de cessation et de désistement" et envisage d'organiser une action collective.