Octavie Gosselin (Mirakl Ads) "D'ici 2027, Mirakl Ads représentera jusqu'à 20% des revenus du groupe Mirakl"

Deux ans après son lancement, Mirakl Ads, technologie et régie de retail media du groupe expert des marketplaces, comptabilise déjà une cinquantaine de clients. Octavie Gosselin, VP de Mirakl Ads, dresse son bilan.

JDN. Cela fait deux ans que Mirakl a lancé son offre de retail media avec Mirakl Ads. Quel est votre bilan ?

Octavie Gosselin. A son lancement, Mirakl Ads était un challenger. Deux ans plus tard, nous sommes déjà devenus une référence en matière de retail media avec d’ici la fin d’année plus de 50 retailers qui nous font confiance en France, en Europe mais également en Afrique et aux Etats-Unis. Je peux vous citer Maisons du Monde et Rakuten en France, Jumia en Afrique, Worten au Portugal et Shop Premium Outlets (Simon Malls) aux Etats-Unis. Notre vocation est bel et bien mondiale. Nous disposons d’équipes en Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Et concernant votre chiffre d’affaires et le CA média qui transite par votre technologie ?

Nous fournissons la technologie et l’accompagnement en retail media à nos clients mais également, pour ceux qui le demandent, la commercialisation de leurs inventaires via notre régie. Dans tous les cas, le modèle économique de Mirakl Ads se base sur une commission sur les montants médias investis ainsi que sur une SaaS fee. C’est un moyen pour nous de nous assurer que notre rémunération est directement liée au succès obtenu par nos clients retailers. Le pourcentage de la commission varie en fonction de l’étendue du partenariat mis en place avec chacun d’entre eux.

D’ici 2027, Mirakl Ads représentera jusqu’à 20% des revenus du groupe. Dès 2026, nous avons l’ambition de capter plusieurs dizaines de millions d’investissements médias. Pour mémoire, Mirakl a généré 177 millions de dollars de revenus annuels récurrents en 2024 et 11,2 milliards de dollars de volume d’affaires (GMV).

Quel marché est le plus dynamique pour Mirakl Ads ?

Les marchés les plus dynamiques pour nous sont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Et le profil des retailers que vous ciblez ?

Nous travaillons avec tous les profils de retailers, de toute taille, qu’ils disposent ou non d’une marketplace, et dans tous les secteurs d’activité. Certains de nos clients sont partis de zéro avec nous, d’autres disposaient déjà d’une activité et d’un prestataire technologique de retail media. Certes, beaucoup de nos clients proposent des marketplaces car ils sont à l’origine des clients Mirakl, mais nous avons également un nombre important de retailers qui soit n’en disposent pas, soit ne sont pas des clients Mirakl pour leur marketplace comme c’est le cas de Rakuten et de Jumia. Nous sommes absolument agnostiques sur ce point.

Comment conquérir de nombreux clients dans un marché déjà bien occupé par d’autres technos ?

En effet, à notre lancement, le taux d’équipement des retailers pour le retail media était déjà très élevé. Pour conquérir notre place, nous avons dû démontrer la performance de notre technologie, par exemple en permettant à nos clients d’atteindre rapidement des taux d’investissements média élevés ou en leur prouvant, par l’exemple d’autres clients, la facilité d’onboarder notre technologie en remplacement de l’existante (replateforming) sans aucun effet de latence ni aucune perte financière pour eux. Un autre point de différenciation, c’est notre capacité à équiper les marketplaces, ce qui booste les revenus du retailer. Nous avons constaté que les autres technologies ne savent pas équiper les marketplaces pour le retail media. Pour prouver nos performances aux retailers nous avons même mis en place deux ad servers différents : un pour la marketplace, l’autre pour son site.

Nous avons également conçu notre solution pour qu’elle soit capable d’attirer tout le buy side : aussi bien les agences et grands annonceurs que les petits et moyens annonceurs dont les vendeurs des marketplaces qui investissent en retail media pour renforcer leur visibilité au sein de ces places de marché. Pour cela notre plateforme est disponible soit en managed soit en self-service et dans ce cas avec un set-up facilité et jusqu’à 100% d’automatisation possible avec l’IA si notre client le souhaite. Pour rappel, notre technologie permet l’activation de campagnes onsite (liens sponsorisés, display et vidéo) mais également en offsite sur Google Shopping et les réseaux sociaux.

Quel est le sens du partenariat annoncé cet été entre Mirakl Ads et Criteo, votre concurrent direct ?

Mirakl Ads accompagne Criteo justement dans la monétisation des marketplaces de ses clients retailers. Nous avons développé une plateforme de retail media spécifiquement pour les vendeurs des marketplaces, afin de leur permettre de créer facilement des campagnes de retail media et d’émerger sur ces marketplaces avec les fonctionnalités qui leur conviennent comme le self-service, les free credits, la flexibilité des budgets, etc. Pour le retailer, c’est un immense potentiel qu’il débloque vu que du jour au lendemain les centaines de vendeurs présents sur sa marketplace deviennent aussi des annonceurs pouvant créer des campagnes en deux clics. L’ad server de Criteo, lui, reste branché sur les propriétés des retailers hors marketplace. Ce partenariat se concentre pour l’instant sur les Etats-Unis.

Votre feuille de route désormais ?

Nous continuerons de nouer des partenariats avec d’autres solutions du marché, c’est stratégique pour nous, aussi bien côté sell-side que buy-side. Nous voulons chercher l’omnicanalité en 2026 en intégrant l’in-store, en renforçant l’offsite et même notre présence chez les agents conversationnels, qui s’ouvrent à la publicité. Une autre priorité pour nous, c’est d’accompagner nos clients dans la croissance des investissements médias qu’ils parviennent à capter. Cela suppose de continuer d’améliorer notre algorithme et d’automatiser encore plus notre plateforme.