Xavier Niel : nouvel échec pour le rachat de Millicom
Xavier Niel, fondateur du groupe de télécommunications Iliad, fait face à une nouvelle déconvenue dans sa tentative d'acquérir l'opérateur télécoms Millicom, présent en Amérique latine. En dépit d'une offre revue à la hausse, les dirigeants de Millicom ont rejeté la proposition de rachat, estimant qu'elle sous-évaluait l'entreprise.
Contexte de l'offre de rachat
Xavier Niel, via sa structure personnelle Atlas Investissement, a exprimé son intérêt pour Millicom dès 2022. L'entrepreneur français, déjà actionnaire à hauteur de 29% du capital de l'opérateur, a d'abord proposé une offre de 4,1 milliards de dollars en juillet 2023.
Cependant, cette proposition a été rapidement rejetée par un comité indépendant du conseil d'administration de Millicom, qui a jugé l'offre insuffisante. En août 2023, Niel a augmenté son offre à 4,4 milliards de dollars, soit 25,75 dollars par action, mais cette nouvelle proposition a également été rejetée.
"Atlas est déçu par cette nouvelle recommandation négative émise par le comité indépendant de Millicom, qui ne dispose pas d'arguments supplémentaires face à l'augmentation du prix de l'offre", a déclaré la société dans un communiqué repris par La Tribune. Millicom, de son côté, a maintenu que l'offre sous-évaluait l'entreprise et n'était pas dans l'intérêt des actionnaires.
Les raisons du rejet
Millicom, opérateur télécoms bien établi en Amérique latine et Amérique centrale, a des projets ambitieux pour renforcer sa position sur ces marchés. Avec des opérations dans des pays comme le Guatemala, la Colombie, et le Paraguay, sous la marque Tigo, Millicom souhaite améliorer sa profitabilité pour faire face à ses obligations financières, notamment un remboursement de dette de 5,9 milliards de dollars prévu en 2025.
En juillet 2023, Millicom a annoncé son intention de négocier avec Telefonica pour racheter ses activités en Colombie et de fusionner ses opérations au Costa Rica avec celles de Liberty. " Il n'y a aucune certitude sur la capacité de Millicom à conclure cette transaction ", a réagi Atlas Investissement dans un communiqué cité par Les Echos, mettant en doute la viabilité de ce plan B présenté par Millicom.
Les conséquences pour Xavier Niel
Pour Xavier Niel, ce refus représente un coup dur dans sa stratégie d'expansion internationale. À travers Iliad et NJJ, sa holding personnelle, Niel a déjà investi dans plusieurs opérateurs européens, notamment en Suède, en Irlande, et en Ukraine. Son ambition de diversifier son empire des télécoms vers l'Amérique latine rencontre ainsi un nouvel obstacle majeur.
Les relations entre Niel et Millicom étaient autrefois plus favorables, le français étant même perçu comme un chevalier blanc lors de discussions antérieures pour le rachat de Millicom par des fonds d'investissement. Aujourd'hui, la situation est beaucoup plus tendue, avec Millicom préférant explorer d'autres options pour assurer sa croissance future.