Zone Euro : Les crédits aux entreprises et ménages en léger redressement

Zone Euro : Les crédits aux entreprises et ménages en léger redressement La récente baisse des taux directeurs par la BCE commence à montrer ses effets sur les prêts, avec une croissance modérée observée en juillet. Cependant, les chiffres restent bien en deçà des niveaux d'avant-crise.

Les crédits bancaires en zone euro ont enregistré une modeste reprise en juillet, à la suite de la première baisse des taux directeurs opérée par la Banque centrale européenne (BCE) depuis cinq ans. Cette décision, motivée par un contexte économique fragilisé et une inflation en recul, semble avoir stimulé une demande de crédit jusqu'ici atone. Toutefois, cette reprise reste très timide et loin des niveaux observés avant la crise sanitaire.

Une progression lente des crédits en juillet

D'après les données publiées par la Banque centrale européenne, les crédits aux ménages et aux entreprises dans la zone euro ont augmenté de 1,3% sur un an en juillet 2024. Cette légère hausse marque une amélioration par rapport aux mois précédents, où la croissance du crédit avait stagné.

"Le taux de croissance annuel des prêts au secteur privé (ajusté de certains paramètres techniques) a augmenté pour atteindre 1,3% en juillet, contre 1,1% en juin", a souligné la BCE dans un communiqué, relayé par Les Echos.

Les prêts aux ménages ont progressé de 0,5% en juillet, après une hausse de 0,3% en juin. Cette augmentation est principalement due à une légère reprise des crédits à la consommation, encouragée par la baisse des taux d'intérêt et un recul de l'inflation.

Toutefois, les crédits immobiliers continuent de reculer, enregistrant une baisse de 3% sur un an. Ce secteur reste particulièrement touché par la hausse des prix des matériaux et des taux d'intérêt encore élevés, malgré leur récente diminution.

Les entreprises face à une reprise incertaine

Du côté des entreprises, la situation reste morose. En juillet, la croissance des prêts aux entreprises non financières a ralenti à 0,6%, après une progression de 0,7% en juin. Les prêts à court terme, destinés au financement de l'exploitation, ont particulièrement souffert, avec une baisse de 1,5%.

Cette situation s'explique par une prudence accrue des entreprises face à l'incertitude économique et aux perspectives de croissance encore floues, malgré les efforts de la BCE pour relancer la croissance par des mesures monétaires accommodantes.

Le rôle déterminant de la BCE et les perspectives à venir

La Banque centrale européenne a joué un rôle clé dans ce léger redressement du crédit en zone euro. En abaissant ses taux directeurs en juin, elle a cherché à soutenir une économie européenne en difficulté.

Pourtant, malgré cette intervention, les niveaux de crédit restent bien en deçà de ceux observés avant la pandémie. En juillet, les nouveaux prêts immobiliers en France, par exemple, n'ont progressé que de 5 milliards d'euros, très loin des 10 à 25 milliards observés avant le resserrement monétaire.

L'avenir du crédit en zone euro dépendra en grande partie des décisions à venir de la BCE. Le 12 septembre prochain, une nouvelle réunion de l'institution pourrait décider d'un nouvel assouplissement monétaire, bien que les perspectives restent incertaines.

"Le rythme des baisses de taux dépendra des données à venir, de l'évolution des perspectives et de l'équilibre des risques, a déclaré Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, dans un discours cité par La Tribune. Les marchés financiers attendent avec impatience de voir si la BCE suivra l'exemple de la Fed dans les mois à venir.