Les livreurs Uber Eats et Stuart sont payés en-dessous du Smic horaire, selon une étude
En tenant compte du temps passé à attendre les commandes, les travailleurs de certaines plateformes voient leur rémunération baisser depuis quelques années.
Depuis l'an dernier, les plateformes de livraison qui font appel à des autoentrepreneurs doivent leur assurer un revenu minimal horaire à hauteur de 11,75 euros, soit quelques centimes au-dessus du Smic brut, actuellement à 11,65 euros. Mais une enquête de l'Autorité des relations sociales des plateformes d'emploi (ARPE) dévoile que de nombreux livreurs sont payés en-dessous de ce plancher, si l'on prend en compte le temps qu'ils passent à attendre les commandes.
En tenant compte de ce temps d'attente, les livreurs de la plateforme Deliveroo ont ainsi été payés en moyenne 16,8 euros par heure travaillée en 2023, selon ce rapport. Ceux de la plateforme Delicity sont légèrement moins bien rémunérés, à hauteur de 14 euros l'heure. En revanche, les travailleurs des plateformes Uber Eats et Stuart ont vu leur revenu horaire moyen passer sous le Smic : 10,1 euros pour la plateforme de livraison de repas, 11,65 euros pour la société de livraison de colis.
Le temps d'attente augmente, les revenus diminuent
Sans compter que les livreurs, qui collaborent avec les plateformes en tant qu'autoentrepreneurs, doivent encore payer leur véhicule, son assurance, et verser des cotisations sociales à l'Urssaf.
Or, selon le rapport, leur revenu, toutes plateformes confondues, a diminué depuis 2021, en même temps que leur temps d'attente entre deux courses augmentait. Selon l'ARPE, "cette tendance trouve écho dans les témoignages des livreurs recueillis (...) lors de rencontres sur le terrain en mai 2024, au cours desquelles ils ont exprimé leur inquiétude quant à la diminution de leurs revenus."