Fin de la grève des dockers américains : un soulagement pour l'économie et les élections
Après trois jours de tensions et de paralysie des ports, un accord salarial entre les dockers américains et leurs employeurs met fin à une grève aux répercussions potentielles désastreuses pour l'économie. Cette entente permet aux ports de la côte Est et du Golfe du Mexique de rouvrir, soulageant ainsi non seulement les entreprises affectées mais aussi une administration Biden sous pression à l'approche des élections.
Reprise des activités portuaires après un accord historique
La grève des dockers américains, déclenchée le 1er octobre, a pris fin après seulement trois jours de blocage, suite à un accord de principe entre le syndicat des dockers, l'International Longshoremen's Association (ILA), et l'Alliance maritime des États-Unis (USMX), qui représente les employeurs.
Cet accord inclut une augmentation salariale de 62% sur une période de six ans, un compromis majeur qui a permis de débloquer une situation critique. L'USMX avait initialement proposé une hausse de 50%, mais celle-ci avait été rejetée par les dockers, qui réclamaient 77%.
Selon des sources citées par le Wall Street Journal et relayées par Le Figaro, les discussions ont rapidement évolué vers ce compromis de 62%, qui a satisfait les deux parties. L'accord stipule également la prolongation du contrat collectif jusqu'au 15 janvier 2025, laissant ainsi du temps pour traiter d'autres questions, notamment celle de l'automatisation des ports.
Pete Buttigieg, secrétaire américain aux Transports, a salué cet accord. Il avait précédemment exhorté les négociateurs à trouver une solution rapide, soulignant que leurs positions n'étaient "pas si éloignées économiquement" qu'il n'y paraissait.
Un impact économique évité de justesse
Les conséquences économiques d'une prolongation de la grève auraient pu être dévastatrices pour l'économie américaine, notamment en raison de l'importance des ports bloqués. Ces installations, notamment les ports de New York, Houston, et Savannah, représentent environ 60% des importations américaines.
Une fermeture prolongée aurait eu un impact direct sur les chaînes d'approvisionnement, mettant en danger des secteurs clés comme l'automobile, l'électronique et l'alimentation.
Selon Oxford Economics cité par Le Monde, chaque semaine de grève aurait coûté entre 4,5 et 7,5 milliards de dollars au produit intérieur brut américain. De plus, des estimations prévoyaient la perte de près de 105 000 emplois si le blocage s'était poursuivi.
Les entreprises de transport maritime, comme Maersk et CMA CGM, avaient déjà envisagé des surcharges pouvant atteindre 3 780 dollars par conteneur, rendant les coûts d'importation exorbitants.
Le président américain, Joe Biden, s'est exprimé à ce sujet. Selon lui, cet accord "représente un progrès vers un contrat solide". "Je tiens à remercier les travailleurs syndiqués, les transporteurs et les opérateurs portuaires qui agissent avec patriotisme pour rouvrir nos ports" a-t-il ajouté.
Une victoire pour les dockers, mais des défis persistent
Si l'augmentation salariale constitue une victoire majeure pour les dockers, elle ne résout pas toutes les préoccupations du syndicat. L'une des principales craintes des dockers concerne l'automatisation croissante des ports, une évolution qui pourrait entraîner des suppressions massives d'emplois.
Le syndicat de l'ILA a clairement exprimé son opposition à l'automatisation, soulignant qu'il s'agit d'un enjeu majeur à discuter lors des futures négociations.
Le dossier n'a pas encore été résolu, et les discussions devront reprendre avant la fin du contrat actuel en janvier 2025. Il est probable que les négociations seront complexes, avec les employeurs cherchant à moderniser les infrastructures portuaires pour suivre les grands ports asiatiques. Les dockers, de leur côté, insistent pour que leurs emplois soient protégés contre cette automatisation.