Budget 2025 : Malus auto et hausse des taxes aériennes pour financer la transition écologique

Budget 2025 : Malus auto et hausse des taxes aériennes pour financer la transition écologique De nouvelles mesures fiscales visent à encourager l'adoption de véhicules moins polluants et à limiter l'impact des transports aériens sur l'environnement. Automobilistes et voyageurs aériens seront particulièrement touchés par ces changements.

Le gouvernement français a dévoilé les mesures fiscales du budget 2025, axées sur le renforcement des taxes sur les transports polluants, à savoir l'automobile et le transport aérien. Ces nouvelles dispositions visent à financer la transition écologique tout en réduisant le déficit budgétaire. Le plan inclut un durcissement du malus écologique pour les véhicules polluants et une augmentation substantielle des taxes sur les billets d'avion, incluant désormais les jets privés.

Malus écologique : des changements significatifs pour les automobilistes

Le malus écologique sur les véhicules de tourisme sera renforcé dès 2025. Actuellement appliqué à partir de 118 grammes de CO2 par km, le seuil de déclenchement de cette taxe sera abaissé de 5 grammes en 2025, pour atteindre 111 grammes, et continuera à baisser progressivement jusqu'en 2027. Cette révision vise à encourager les constructeurs à développer des voitures plus propres, en particulier les véhicules électriques.

D'après le ministre de l'Économie cité par Le Figaro, Antoine Armand, "ce léger durcissement du malus touchera moins de 6% des achats" en 2025, pour une économie attendue de 500 millions d'euros l'année prochaine. En parallèle, le montant maximal du malus, aujourd'hui fixé à 60 000 euros, augmentera de 10 000 euros par an, atteignant 90 000 euros en 2027 pour les véhicules les plus polluants.

Cependant, ces mesures sont loin de faire l'unanimité au sein de l'industrie automobile. Luc Châtel, président de la Plateforme automobile (PFA), a exprimé son mécontentement en déclarant que ce renforcement du malus constitue un "impôt déguisé". Selon lui, cette taxe ne respecte plus le principe de "péréquation", qui permettait jusqu'ici de compenser les malus des véhicules polluants par des bonus pour les véhicules plus verts. Il a averti que cette nouvelle fiscalité risque d'impacter "monsieur et madame Tout-le-Monde", a-t-il réagi la semaine dernière devant les sénateurs.

Le gouvernement prévoit également de renforcer la taxe au poids, dite "malus masse", qui s'applique aux véhicules lourds. Ce malus, instauré en 2022, sera modifié en 2026 avec un abaissement du seuil de déclenchement de 1600 kg à 1500 kg. Ce changement devrait générer 300 millions d'euros de recettes supplémentaires d'ici 2026.

Transport aérien : un alourdissement de la taxe sur les billets d'avion

En parallèle, le secteur aérien est également touché par une hausse des taxes. La taxe de solidarité sur les billets d'avion, initialement appelée "taxe Chirac", sera renforcée dans le cadre du budget 2025.

Le gouvernement vise une augmentation de cette taxe, qui triplera presque pour atteindre un rendement d'un milliard d'euros. Selon les informations fournies par la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), cette nouvelle taxe sera répercutée sur le prix des billets.

Cette augmentation vise également l'aviation d'affaires, qui sera pour la première fois incluse dans le calcul de la taxe. Actuellement, la taxe sur un billet Paris-New York est de 7,50 euros en classe économique, mais elle pourrait tripler pour atteindre près de 22 euros. La mesure sera présentée sous forme d'amendement lors des débats parlementaires.

Willie Walsh, directeur général de l'Association internationale du transport aérien (IATA), a vivement réagi, qualifiant ces mesures de "désastre pour la France". Selon lui, "le secteur aérien stimule l'emploi et la prospérité", et ces nouvelles taxes risquent de compromettre la compétitivité des aéroports français.

Le gouvernement, quant à lui, estime que ces nouvelles recettes sont cruciales pour soutenir la transition écologique. Ces taxes devraient générer environ 1,8 milliard d'euros de revenus, qui serviront à financer les initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.