Emploi des seniors : le patronat propose la retraite progressive dès 60 ans

Emploi des seniors : le patronat propose la retraite progressive dès 60 ans Le projet patronal intègre des dispositifs pour adapter les parcours des seniors, incluant un accès facilité à la retraite progressive et des mesures pour leur maintien en activité.

Alors que les questions liées à l'emploi des seniors et à l'aménagement des fins de carrière prennent de l'ampleur en France, le patronat a présenté aux syndicats une proposition visant à rendre accessible la retraite progressive dès 60 ans. Cette initiative, au cœur des négociations en cours, vise à répondre aux attentes des salariés expérimentés et à offrir une transition facilitée vers la retraite.

La retraite progressive pour les salariés dès 60 ans

Le projet de retraite progressive, actuellement discuté, permettrait aux salariés de réduire leur temps de travail tout en percevant une fraction de leur pension de retraite, une mesure conçue pour alléger progressivement la charge professionnelle. Jusqu'ici accessible deux ans avant l'âge légal de départ à la retraite, le nouveau projet prévoit de rendre ce dispositif accessible dès 60 ans. Une disposition qui se veut à la fois incitative pour prolonger l'activité professionnelle et flexible pour accompagner les fins de carrière.

En effet, le document présenté par le patronat et relayé par Le Figaro, précise que "le dispositif est accessible à compter de 60 ans", soit quatre ans avant l'âge légal de départ, en réponse aux demandes des syndicats. Toutefois, le patronat maintient que l'accès à ce dispositif restera soumis à l'approbation de l'employeur, et non un droit opposable, c'est-à-dire sans possibilité de refus.

Mesures complémentaires pour favoriser l'emploi des seniors

Outre l'extension de la retraite progressive, le projet inclut un ensemble de mesures destinées à encourager le recrutement et le maintien dans l'emploi des seniors. Selon le texte consulté par Capital, les branches professionnelles devront engager des négociations tous les quatre ans, et les entreprises de plus de 300 salariés tous les trois ans, pour discuter de l'insertion des salariés expérimentés. Ces discussions couvriront "le recrutement des salariés expérimentés" et "le maintien dans l'emploi et l'aménagement des fins de carrière", une revendication forte de la CFDT.

Le document ajoute également que l'entretien de mi-carrière, désormais fixé autour de 45 ans, serait renforcé. Celui-ci aborderait les compétences et la mobilité des salariés, ainsi que les actions de prévention contre l'usure professionnelle. Ces mesures visent à adapter les carrières aux besoins des seniors tout en facilitant leur maintien dans le milieu professionnel.

Le contrat de valorisation de l'expérience pour les demandeurs d'emploi seniors

Le projet inclut également un nouveau type de contrat, appelé "contrat de valorisation de l'expérience", qui remplacerait le CDI senior et serait réservé aux chômeurs de 60 ans et plus. Ce contrat permettrait aux demandeurs d'emploi de cumuler leur allocation chômage avec leur salaire, une mesure visant à compenser une éventuelle perte de revenus.

Cependant, ce contrat prévoit une possibilité de mise à la retraite dès que l'employé atteint le taux plein, un aspect qui inquiète les syndicats. Selon Les Echos, le patronat a rajouté trois changements concernant les conditions de rupture de ce contrat, incluant une exonération progressive de certaines cotisations pour les employeurs, une mesure qui pourrait être favorable à ces derniers tout en suscitant des débats avec les syndicats.