L'Union européenne impose une taxe de 35% sur les voitures électriques chinoises

L'Union européenne impose une taxe de 35% sur les voitures électriques chinoises Bruxelles instaure une surtaxe sur les véhicules électriques importés de Chine, une mesure effective dès le 31 octobre visant à protéger l'industrie automobile européenne.

L'Union européenne a officialisé l'instauration d'une taxe de 35% sur les voitures électriques chinoises, applicable dès le 31 octobre. Cette mesure fait suite à une enquête menée par la Commission européenne sur les subventions que Pékin accorde à ses constructeurs automobiles, accusés de créer une concurrence déloyale sur le marché européen.

Les raisons derrière la surtaxe

La Commission européenne a déterminé que les constructeurs chinois bénéficient de subventions gouvernementales, telles que des prêts à taux préférentiels et l'accès à des matières premières à des prix inférieurs au marché.

Ces avantages leur permettent de proposer des véhicules électriques à des prix très compétitifs. Selon les données de Bruxelles, la capacité de production annuelle de la Chine atteint trois millions de véhicules électriques, soit le double de la taille du marché européen.

Cette situation a conduit à une augmentation significative de la part de marché des véhicules électriques chinois en Europe, passant de moins de 2% en 2020 à plus de 14% en 2023. La nouvelle taxe vise à rétablir une concurrence équitable et à protéger les 14 millions d'emplois liés à l'industrie automobile au sein de l'Union.

Réactions contrastées en Europe et en Chine

La décision de Bruxelles a suscité des réactions mitigées parmi les États membres. La France et l'Italie ont soutenu la mesure, arguant de la nécessité de défendre l'industrie européenne. Antoine Armand, ministre français de l'Économie et des Finances, a déclaré selon Cointribune que " l'Union européenne prend une décision capitale pour la protection et la défense de nos intérêts commerciaux ".

À l'inverse, l'Allemagne s'est opposée à la surtaxe, craignant des représailles qui pourraient affecter ses constructeurs fortement implantés en Chine. Le lobby allemand de l'industrie automobile VDA a exprimé ses inquiétudes, affirmant que "ces droits de douane sont un pas en arrière pour le libre-échange mondial et donc pour la prospérité, le maintien des emplois et la croissance de l'Europe ".

Du côté chinois, le ministère du Commerce a annoncé avoir saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dénonçant une approche protectionniste de la part de l'Union européenne. Pékin a également indiqué continuer "à prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder avec fermeté les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises", d'après Le Monde. La Chine a déjà initié des enquêtes antidumping sur certains produits européens, tels que le cognac, en guise de possibles mesures de rétorsion.

Impact sur les constructeurs et le marché automobile

La surtaxe ne s'applique pas uniformément à tous les constructeurs. Tesla, qui produit des véhicules électriques à Shanghai, se voit imposer une taxe supplémentaire de 7,8%. Le constructeur chinois BYD est concerné par une surtaxe de 17%, tandis que SAIC, propriétaire de la marque MG, écope du taux maximal de 35,3%. Les constructeurs ayant coopéré à l'enquête européenne bénéficieront d'une taxe réduite à 20,7%, contre 35,3% pour ceux qui ne l'ont pas fait.

Cette mesure pourrait avoir des conséquences significatives sur le marché européen des véhicules électriques. Les véhicules chinois pourraient perdre en compétitivité, entraînant une hausse des prix pour les consommateurs européens. Certains craignent que cela ne ralentisse l'adoption des véhicules électriques en Europe, au moment où la transition énergétique est un enjeu majeur.

Bien que la décision soit entrée en vigueur, la Commission européenne a laissé la porte ouverte aux négociations. La taxe pourrait être levée si un accord était trouvé avec la Chine pour compenser le préjudice causé par les subventions. Cependant, la situation actuelle laisse planer le risque d'une escalade des tensions commerciales entre l'Union européenne et la Chine, avec des répercussions potentielles sur d'autres secteurs économiques.