Dette publique : Thierry Breton et Pierre Moscovici sonnent l'alarme sur une France paralysée

Dette publique : Thierry Breton et Pierre Moscovici sonnent l'alarme sur une France paralysée Entre instabilité politique et urgence économique, les deux figures appellent à des mesures immédiates pour redresser les finances publiques et relancer la confiance des investisseurs.

La France se trouve à un tournant critique. Entre une dette publique en forte hausse et une instabilité politique persistante, l'économie est paralysée. Thierry Breton et Pierre Moscovici, deux figures majeures de la scène politique et économique, alertent sur les risques d'une inaction prolongée. À travers des déclarations fortes, ils appellent à des mesures immédiates pour éviter une crise majeure.

Une paralysie économique amplifiée par l'instabilité politique

La France traverse une période d'incertitude marquée par une succession de crises politiques et économiques. Thierry Breton, ancien commissaire européen, n'a pas mâché ses mots sur BFMTV/RMC : "La France est à l'arrêt depuis maintenant quasiment un an. On a eu quatre Premiers ministres qui se sont succédé. On a les agents économiques qui sont à l'arrêt, qui attendent de savoir s'ils vont investir. On a vraisemblablement un risque de restructuration importante pour nombre d'entreprises. Il faut un gouvernement", cité par Le Figaro.

De son côté, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a déclaré sur Franceinfo : "Les investisseurs gardent leurs investissements parce qu'ils ne savent pas dans quel univers ils se déploient. Les consommateurs, ils diffèrent leur consommation". Ces propos illustrent l'impact direct de l'incertitude économique sur l'activité du pays.

Le poids croissant de la dette publique

La dette publique française atteint des niveaux alarmants, pesant de plus en plus lourd sur le budget national. Selon Pierre Moscovici relayé par Challenges, "on ne peut rien faire avec une dette de cette ampleur. C'est 25 milliards de remboursement en 2021, 53 milliards cette année, 70 milliards dans l'année qui vient. Comment voulez-vous financer des politiques publiques d'avenir ?". Ces chiffres soulignent l'ampleur du problème et l'urgence d'y apporter une réponse.

Thierry Breton a également exprimé ses préoccupations face à l'éventualité de mesures drastiques : "Comme la France est un grand pays membre de l'UE, membre de l'euro et disposant d'une épargne extrêmement abondante de plus de 6000 milliards, cela nous donne un petit peu de temps pour éviter de faire des méthodes 'à l'Argentine'".

L'urgence d'un plan de redressement économique

Les deux figures appellent à des réformes profondes pour inverser la tendance. Thierry Breton a salué l'initiative de François Bayrou, récemment nommé à Matignon, de faire de la lutte contre la dette une priorité. "Il faut se donner une trajectoire et puis surtout, s'y tenir", a-t-il insisté. Cette trajectoire implique selon lui des décisions politiques fortes et durables.

Pierre Moscovici, quant à lui, a proposé des pistes concrètes pour réduire les dépenses inefficaces et optimiser les finances publiques : "Il y a un nœud gordien entre l'incertitude économique, l'instabilité politique et la dégradation financière. Il faut trancher ce nœud et pour le trancher, il faut résoudre la question politique", a-t-il affirmé. Pour lui, la clé réside dans une réforme structurelle de l'administration et un ciblage précis des niches fiscales pour dégager des marges budgétaires.