La menace Trump plane sur les iPhone… et tous les smartphones importés aux US

La menace Trump plane sur les iPhone… et tous les smartphones importés aux US L'administration américaine envisage d'imposer dès fin juin une surtaxe de 25% sur les téléphones construits hors du territoire. Une décision qui pourrait bouleverser les circuits mondiaux de production.

La Maison-Blanche a confirmé, le 23 mai, son intention d'imposer 25% de droits de douane sur les smartphones assemblés hors des États-Unis. Apple, puis l'ensemble du secteur, sont concernés.

iPhone, Samsung, Xiaomi : une taxe globale sur les smartphones fabriqués à l'étranger

Le président américain Donald Trump a d'abord ciblé Apple en reprochant au fabricant de continuer à faire produire ses iPhone en Inde ou en Chine. Il a ensuite élargi cette position à toutes les entreprises vendant des smartphones aux États-Unis. "Ce serait aussi Samsung et tous ceux qui fabriquent ce produit", a-t-il précisé lors d'un point presse à la Maison-Blanche, cité par BFM Business. Cette mesure pourrait entrer en vigueur dès la fin juin.

Cette décision intervient alors qu'Apple a renforcé ses liens avec ses sous-traitants en Inde. Foxconn y prévoit une nouvelle usine près de Chennai, un investissement de 1,5 milliard de dollars pour créer 14 000 emplois selon le Financial Times, tandis que Tata Electronics a lancé l'assemblage de l'iPhone 16 à Hosur, dans le sud du pays. L'objectif : éviter les surtaxes sur les produits venus de Chine, dont les droits avaient atteint 145% avant la trêve commerciale actuelle de 90 jours, rappelée par Le Figaro.

Apple en première ligne, entre menaces tarifaires et production délocalisée

Avec plus de la moitié des parts de marché sur le sol américain, Apple est particulièrement exposé. Son PDG Tim Cook avait indiqué début mai que "la majorité des iPhone vendus aux États-Unis" pendant le trimestre en cours proviendraient d'Inde, selon des propos rapportés par La Dépêche. Une mesure destinée à contourner les barrières douanières tout en maintenant les volumes d'exportation vers les États-Unis.

Donald Trump a rappelé, dans un message publié sur Truth Social et cité par Les Échos, qu'il avait "depuis longtemps informé Tim Cook d'Apple qu'il s'attendait à ce que les iPhone vendus aux États-Unis soient fabriqués et construits aux États-Unis, et non en Inde ou ailleurs". Il a ajouté : "Si ce n'est pas le cas, Apple devra payer des droits de douane d'au moins 25% aux États-Unis".

Malgré l'annonce, Apple a déjà communiqué plusieurs projets sur le territoire américain, parmi lesquels une usine de serveurs à Houston et l'embauche de 20 000 personnes d'ici quatre ans. Le montant global annoncé pour ses opérations aux États-Unis avoisine 500 milliards de dollars.

Mais le rapatriement complet de la production pose des défis logistiques et économiques. Les analystes de Wedbush estiment qu'un iPhone fabriqué aux États-Unis coûterait jusqu'à 3 500 dollars. Bank of America juge que "concentrer la production aux États-Unis prendrait 5 à 10 ans". L'ensemble des composants importés continuerait par ailleurs à être exposé à des droits de douane, même si l'assemblage final était localisé.

Répercussions immédiates sur les marchés et incertitude pour les consommateurs

L'annonce a rapidement eu un effet sur les marchés. L'action Apple a chuté de 2,8% à l'ouverture de la Bourse de New York le 24 mai. Depuis le début de l'année, sa capitalisation boursière est passée de près de 4 000 milliards à environ 3 000 milliards de dollars.

Si la mesure entre en application, les fabricants auront le choix entre absorber la taxe ou en répercuter le coût sur les prix de vente. Le Wall Street Journal évoque une hausse probable des prix dès l'automne. Apple chercherait un moyen d'expliquer cette augmentation sans accuser directement la taxation, afin d'éviter tout conflit politique avec la Maison-Blanche.

Enfin, cette menace tarifaire ne concerne pas uniquement les marques grand public. Une enquête a été ouverte début avril par l'administration américaine sur les semi-conducteurs, pouvant inclure les composants utilisés dans les smartphones. Les décisions attendues d'ici fin juin pourraient donc affecter une partie bien plus large de la chaîne d'approvisionnement électronique.