Réglementation tech : l'Union européenne maintient le cap malgré la pression américaine

Réglementation tech : l'Union européenne maintient le cap malgré la pression américaine Bruxelles met en avant la protection des mineurs et des entreprises comme priorité de ses régulations numériques.

L'Union européenne refuse de reculer sur ses règles numériques. Alors que Donald Trump menace d'imposer de nouveaux droits de douane aux pays qu'il accuse de cibler la tech américaine, Bruxelles affirme que ses lois continueront à s'appliquer.

Bruxelles défend ses lois numériques face à Washington

Dans un message publié sur X et relayé par Le Figaro, la vice-présidente de la Commission européenne Henna Virkkunen a assuré : " Je continuerai à les faire respecter, pour nos enfants, nos citoyens et nos entreprises. " Ses propos visent le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA), deux textes adoptés en 2022 pour encadrer le numérique.

Le DSA impose aux grandes plateformes de mieux contrôler les contenus problématiques, qu'il s'agisse de désinformation, de discours de haine, de contrefaçons ou de produits dangereux. Le DMA, lui, vise à limiter les pratiques anticoncurrentielles des géants du numérique et à protéger les marchés européens.

Selon Sud Ouest, Henna Virkkunen a également adressé une lettre au président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, Jim Jordan. Elle y rappelle que " le DSA et le DMA sont des lois souveraines de l'Union européenne, adoptées avec des majorités écrasantes par le Parlement européen et le Conseil européen " et ajoute qu'elles " respectent pleinement les droits fondamentaux, y compris la liberté d'expression ".

Menaces américaines et montée des tensions

Donald Trump a haussé le ton fin août. Comme le rapporte Le Figaro, il a menacé d'imposer de nouveaux droits de douane et des restrictions à l'exportation aux pays qui, selon lui, visent les entreprises américaines du numérique. Même si l'Union européenne n'a pas été citée directement, son arsenal juridique est clairement visé.

D'après Sud Ouest, le Congrès américain doit organiser une audition intitulée " la menace de l'Europe sur la liberté d'expression et l'innovation en Amérique ". Ce rendez-vous doit rassembler élus et experts pour discuter de l'impact des régulations européennes.
Henna Virkkunen a expliqué avoir rencontré Jim Jordan et d'autres parlementaires américains à Bruxelles en juillet pour exposer la position européenne. De son côté, l'ancien commissaire Thierry Breton a décliné l'invitation à témoigner devant le Congrès, considérant que seule la Commission devait représenter officiellement l'Union européenne.

Ce face-à-face illustre l'opposition entre deux visions du numérique. L'Europe met en avant la régulation pour protéger ses citoyens et ses entreprises, tandis que Washington défend la liberté d'innovation et accuse Bruxelles de menacer ses acteurs économiques.