Croissance surprise au T3 : le commerce extérieur dope le PIB
                            
                     
                    
Au troisième trimestre 2025, le PIB français a augmenté de 0,5 %, selon la première estimation publiée par l'Insee. Cette progression dépasse les attentes de l'institut statistique, qui tablait sur une croissance de 0,3 %, identique à celle du deuxième trimestre. Elle marque une accélération nette par rapport au début de l'année (+0,1 % au T1). À fin septembre, l'acquis de croissance atteint 0,8 %, dépassant de 0,1 point la prévision annuelle du gouvernement.
Les exportations soutiennent l'activité, l'investissement redémarre
Entre juillet et septembre, la demande intérieure finale (hors stocks) a progressé. Le commerce extérieur a contribué pour 0,9 point à la croissance, grâce à une hausse des exportations de 2,2 %, en particulier dans l'aéronautique, la construction navale, la chimie et la pharmacie. Dans le même temps, les importations ont diminué, amplifiant la contribution nette des échanges extérieurs.
La production de biens et de services a rebondi (+0,8 %), portée par l'industrie manufacturière. Les stocks, qui avaient soutenu la croissance au printemps, ont cette fois pesé sur le PIB. L'investissement global a crû de 0,4 %, mais ce chiffre cache des dynamiques contrastées. L'investissement des entreprises a augmenté de 0,9 %, celui des ménages a reculé de 0,4 %.
Le ministre de l'Économie Roland Lescure a réagi : "Malgré les soubresauts politiques et les incertitudes internationales, nos entreprises investissent, exportent et font progresser le pays", cité par Le Figaro. Il a ajouté que "l'adoption rapide d'un budget qui préserve la confiance des entreprises et des ménages sera capitale pour maintenir cet élan".
La consommation des ménages reste modeste : elle progresse de 0,1 %, comme au trimestre précédent. Les achats alimentaires reculent, mais la consommation d'énergie repart légèrement à la hausse. Le taux d'épargne demeure élevé. Selon plusieurs économistes, cette prudence est liée aux incertitudes fiscales et aux discussions en cours sur le budget 2026.
Un acquis solide pour 2025 et des perspectives ouvertes pour 2026
Anthony Morlet-Lavidalie, économiste chez Rexecode, estime que "l'année pourrait se terminer avec une croissance de 0,8 % voire un peu plus", cité par Les Échos. Il précise que le déficit public pourrait être inférieur aux 5,4 % du PIB projetés par Bercy, grâce à cette performance inattendue. Il évoque également un acquis de croissance de 0,5 % au 1ᵉʳ janvier 2026.
Le débat budgétaire reste tendu. L'Assemblée nationale n'ayant pas de majorité claire, les négociations autour du budget 2026 se poursuivent, avec des désaccords sur la fiscalité des hauts revenus. Malgré cela, plusieurs économistes anticipent un maintien de l'investissement des entreprises et une reprise progressive de la consommation, à condition que le climat politique se stabilise.
 
            
        
    
    
 
        