Projet de loi de finances : le Nouveau Front Populaire accuse Macron de "sabotage"
La "trêve olympique" imposée par Emmanuel Macron fait bondir le Nouveau Front Populaire. Alors que le président a repoussé la nomination d'un nouveau Premier ministre à "la mi-août" au plus tôt, la gauche s'impatiente. D'autant que dans les couloirs des ministères, le gouvernement démissionnaire travaille déjà au projet de loi de finances, qui devra arriver à l'Assemblée nationale en octobre, et déterminera le budget de 2025.
Ce samedi, Marine Tondelier a remis un coup de pression à Emmanuel Macron pour qu'il nomme Lucie Castets à Matignon. "A partir de maintenant, s'il refuse, c'est du sabotage, parce qu'on sait que dans les services des ministères actuellement, on prépare le budget, et que si on est nommé dans trois semaines, on pourra faire moins de choses que si on est nommé maintenant", s'est agacée la secrétaire nationale des écologistes, en déplacement à Lille en compagnie de la candidate du NFP au poste de Premier ministre.
Le NFP veut "une grande réforme fiscale"
"Le président de la République doit mettre un terme à la paralysie inédite que nous vivons", abonde Lucie Castets dans un entretien à La Tribune Dimanche. "Il doit prendre au sérieux le résultat des élections législatives et mettre au gouvernement la formation politique qui est arrivée en tête, le Nouveau Front populaire", a insisté la directrice des finances de la mairie de Paris.
La proposition d'un budget serait en effet une étape clé dans l'application du programme du Nouveau Front Populaire. Comme l'a rappelé Lucie Castets dimanche, la coalition des gauches "n'a pas pour objectif premier de respecter le pacte de stabilité et de croissance" suivi par le gouvernement Attal. En revanche, pour combler le déficit français, le NFP veut aller "chercher des recettes fiscales et sociales à hauteur de 150 milliards d'euros", notamment par une "grande réforme fiscale" portant sur "la progressivité de l'impôt sur le revenu".
Le projet de loi de finances doit arriver à l'Assemblée nationale au plus tard le mardi 1er octobre. Avant cela, il doit être présenté au Haut conseil des finances publiques, puis au Conseil d'Etat, qui émettront chacun un avis. L'agenda sera donc serré pour un nouveau gouvernement nommé seulement à l'issue des Jeux olympiques, voire des Jeux paralympiques.