Edouard Philippe officialise sa candidature à la présidentielle 2027 et se dit prêt en cas de scrutin anticipé
En pleine crise politique, l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron précise ses ambitions présidentielles. Il affirme se préparer "pour proposer des choses aux Français."
"Ce n'est un mystère pour personne que je serai candidat à la prochaine élection présidentielle", tranche Edouard Philippe, dans une longue interview au Point, publiée ce mardi 3 septembre. Le patron d'Horizons officialise ainsi des ambitions qui lui sont prêtées depuis déjà quelques temps. "Je me prépare pour proposer des choses aux Français. Ce que je proposerai sera massif", assure-t-il.
Nouvelle prise de distance avec Macron
Drôle de timing pour se déclarer ? Alors que le camp présidentiel est à la recherche d'une majorité pour gouverner, les ambitions personnelles annoncée par Édouard Philippe ont de quoi surprendre. Mais l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron n'a plus à démontrer son indépendance vis-à-vis de l'agenda du chef de l'État. "J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le mal que je pensais de la façon dont cette décision de dissoudre (l'Assemblée nationale) avait été pensée et exécutée", rappelle-t-il au Point.
Une façon de dire que la crise politique actuelle n'est nullement sa responsabilité. D'ailleurs, Édouard Philippe le rappelle, plusieurs mois avant la dissolution de l'Assemblée, il s'était déjà opposé à la décision d'Emmanuel Macron de nommer Gabriel Attal à Matignon : "J'avais recommandé au président de la République de conserver Élisabeth Borne, qui me paraissait accomplir sa mission avec loyauté et abnégation, jusqu'aux européennes. Après le 9 juin, il aurait pu, s'il l'estimait nécessaire, changer de Premier ministre pour changer de politique. Ce ne fut pas la décision du président de la République."
"Le péril n'est pas loin"
Edouard Philippe ne peut cependant pas ignorer la situation exceptionnelle dans laquelle se retrouve la France après le résultat des législatives anticipées : "Lorsque près de deux tiers des électeurs (ceux du RN et du NFP, ndlr) ont le sentiment de s'être fait voler une élection, le péril n'est pas loin", pointe-t-il. Malgré tout, il partage avec Emmanuel Macron la conviction que la solution réside dans une coalition allant de la droite républicaine aux socialistes et fustige particulièrement le refus de son ancienne famille d'intégrer une coalition de gouvernement.
Cependant, si cette crise politique conduisait à la destitution ou à la démission du président de la République, serait-il candidat à une présidentielle anticipée ? "Je vous le confirme", répond sans transiger le maire du Havre.