Quel rôle pour Macron dans la nomination du gouvernement Barnier ?

Quel rôle pour Macron dans la nomination du gouvernement Barnier ? Après avoir nommé un Premier ministre LR, le chef de l'Etat montre des signes de retrait propres à l'établissement d'une cohabitation. Quel rôle va-t-il encore jouer ?

"On débranche les fils avec Matignon", a déclaré le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, lors d'une réunion des conseillers du palais présidentiel jeudi après-midi, selon Le Figaro. Quelques heures plus tôt, Emmanuel Macron nommait officiellement Michel Barnier au poste de Premier ministre. Un choix synonyme de chamboulement dans les relations entre l'Elysée et Matignon, puisque le nouveau Premier ministre se réclame d'une famille politique extérieure au camp présidentiel.

 "Ce n'est pas une majorité classique, ce n'est pas une cohabitation, mais une coexistence, une coopération", a affirmé Emmanuel Macron à son camp lors d'un réception au palais présidentiel jeudi soir, selon BFMTV. Mais à en croire plusieurs signaux, c'est bien vers un régime de cohabitation que s'achemine l'exécutif français : ainsi, selon la chaîne d'information, l'Elysée ne choisira aucun directeur de cabinet du gouvernement Barnier et Emmanuel Macron ne participera plus aux réunions interministérielles. Le chef de l'Etat laisse donc le champ libre à son Premier ministre.

Qui nomme les ministres ?

Pour autant, Emmanuel Macron aura-t-il son mot à dire sur la composition du nouveau gouvernement ? Conformément à la Constitution, c'est bien le président de la République qui nomme les ministres par décret, "sur proposition du Premier ministre". Dans un gouvernement ordinaire, le choix de l'équipe revenait donc en grande partie à Emmanuel Macron. En revanche, en situation de cohabitation, la coutume veut que le Premier ministre fasse ses choix. Le chef de l'Etat est seulement en mesure de poser son véto sur certains noms en refusant de signer le décret de nomination. 

Mais comme l'a signalé Emmanuel Macron à ses troupes, la cohabitation actuelle n'est pas "classique", puisque le parti de Michel Barnier est loin d'être majoritaire à l'Assemblée nationale. Le gouvernement devra donc compter sur les députés d'autres camps, dont les plus enclins à collaborer seront a priori les macronistes. Le président pourrait donc bien profiter de cette configuration inédite pour tenter de peser sur les nominations et d'imposer des personnalités de son camp à certains postes.