Mario Draghi préconise de nouveaux emprunts communs pour relancer l'économie européenne
L'ancien président de la Banque centrale européenne alerte sur le décrochage économique de l'Union européenne et appelle à des investissements massifs.
"Pour la première fois depuis la guerre froide, l'Union européenne doit réellement craindre pour sa survie et le besoin d'une réponse unifiée n'a jamais été aussi impérieux", écrit Mario Draghi dans son rapport. L'ex-chef du gouvernement italien a dévoilé ce lundi 9 septembre à Bruxelles les résultats de ses travaux commandés par la Commission européenne, dans 170 propositions défendant un "changement radical" pour l'UE.
L'ancien président de la Banque centrale européenne part d'un constat : le décrochage économique de l'Union européenne vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine. Alors que l'économie européenne stagne depuis un an et demi, Mario Draghi cite le pan de relance européen post-Covid comme un exemple : selon lui, il faut "continuer à émettre des instruments de dette communs pour financer des projets d'investissement communs visant à accroître la compétitivité et la sécurité de l'UE".
Des investissements annuels de 750 à 800 milliards d'euros
"L'UE devrait s'orienter vers l'émission régulière d'actifs sûrs communs afin de permettre la réalisation de projets d'investissement conjoints entre les États membres et de contribuer à l'intégration des marchés de capitaux", insiste le rapport. Celui-ci avance la nécessité d'investissements annuels supplémentaires de l'ordre de 750 à 800 milliards d'euros.
Ces investissements devraient notamment cibler les crédits de recherche, le développement des marchés boursiers européens, la création d'une "Union de l'énergie", un plan d'action pour l'industrie automobile ou encore un plan visant à accélérer l'intégration de l'intelligence artificielle dans dix secteurs stratégiques.
"Si l'Europe ne parvient pas à devenir plus productive, nous serons contraints de faire des choix", alerte Mario Draghi, qui estime que "nous ne pourrons pas devenir à la fois un leader des nouvelles technologies, un modèle de responsabilité climatique et un acteur indépendant sur la scène mondiale." Sans relance, craint-il, l'UE ne pourra plus financer son "modèle social". Pour l'ancien chef de gouvernement italien, il s'agit donc d'un "défi existentiel".