Gouvernement Barnier : "Notre soutien ne doit pas être tenu pour acquis", estime Gabriel Attal
Devant les députés macronistes, l'ancien Premier ministre a défini l'attitude à adopter face à au futur gouvernement de son successeur, Michel Barnier.
A peine parti de Matignon, Gabriel Attal a définitivement endossé son rôle de président des députés Ensemble pour la République (EPR). Ce mardi 10 septembre, il a pris la parole devant ses troupes, à l'occasion des journées parlementaires du groupe, à Rosny-sur-Seine (Yvelines). L'occasion de préciser la position d'EPR vis-à-vis du nouveau Premier ministre, le républicain Michel Barnier, nommé la semaine dernière par Emmanuel Macron.
"Notre premier devoir envers les Français, envers nos électeurs, c'est d'être dans une logique de construction ", a déclaré Gabriel Attal, selon l'AFP. Cependant, "on a le droit d'être exigeant", a-t-il affirmé. Et d'insister : "Nous avons le droit de dire que notre soutien ne doit pas être tenu pour acquis et qu'il passe par des engagements forts sur notre programme législatif, sur nos idées et nos valeurs."
"Rien ne pourra se faire sans nous"
Au lendemain de sa nomination, Michel Barnier avait reçu Gabriel Attal, vendredi 6 septembre, pour l'ouverture de ses consultations. A la sortie de l'entrevue, Gabriel Attal avait déjà résumé sa posture en ces mots : "ni volonté de blocage, ni soutien inconditionnel" au futur gouvernement. "Rien ne pourra se faire sans nous", avait-il ensuite assuré à ses députés.
Dans le camp macroniste, la nomination de Michel Barnier ne suscite en effet pas un enthousiaste unanime et certains députés attendent des garanties sur la politique qui sera menée par le nouveau gouvernement. "Nous sommes à ce stade dans une posture d'opposition constructive. Pas de censure de principe, mais pas de chèque en blanc", a résumé la ministre démissionnaire de l'Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, élue du Pas-de-Calais.
"Ma confiance ne sera pas automatique", a renchéri le ministre démissionnaire de l'Industrie, Roland Lescure. Ce dernier a d'ors-et-déjà prévenu qu'une ligne politique de durcissement sur l'immigration constituerait "une ligne rouge".