"C'est la République des copains" : le RN et la gauche étrillent le choix de Séjourné pour la Commission européenne
L'opposition dénonce le choix d'Emmanuel Macron de céder au "chantage de Von der Leyen" et de proposer un de ses proches, le ministre sortant des Affaires étrangères, au poste de commissaire européen.
"Inacceptable", "indigne", "scandaleux !" Les réactions au choix d'Emmanuel Macron de présenter Stéphane Séjourné au poste de commissaire européen sont houleuses à gauche et à l'extrême droite. En quelques heures, la classe politique a appris ce lundi 16 septembre la démission de Thierry Breton, poussé vers la sortie par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, puis le nom de celui qui était choisi pour le remplacer : le ministre démissionnaire des Affaires étrangères et patron du parti Renaissance. Deux informations difficiles à digérer.
C'est d'abord le rejet du nom de Thierry Breton par Ursula Von der Leyen qui cause de l'émoi : il y a quelques jours, Emmanuel Macron avait pourtant proposé le nom du commissaire européen sortant pour un second mandat. Mais la présidente de la Commission, en conflit ouvert avec le commissaire français, l'a prié de présenter quelqu'un d'autre. "Son départ forcé est un très mauvais signal. Sur le fond et sur la forme. Emmanuel Macron, pourquoi céder?" S'indigne l'eurodéputé Raphaël Glucksmann sur X.
"Von Der Leyen exige. Macron obéit"
"Pour qui se prend Mme Van Der Leyen ?" Abonde Fabien Roussel. Pour le patron du PCF, "quelles que soient nos opinions sur Thierry Breton, en rejetant le choix de la France, Mme Van Der Leyen s'assoit sur notre souveraineté comme jamais depuis Maastricht." "Von Der Leyen exige. Macron obéit", raille à son tour l'eurodéputé du Rassemblement national Thierry Mariani, pour qui "la 'démission' (en fait il est viré) de Thierry Breton suite au chantage de Von Der Leyen est une véritable humiliation."
Le choix de Stéphane Séjourné est ensuite l'objet de nombreuses critiques, ainsi que la décision prise de manière unilatérale par Emmanuel Macron de présenter un homme de son camp, pourtant défait lors des deux derniers scrutins. "Macron envoie son clone à la Commission sans consulter personne et au mépris du vote des Français", déplore ainsi l'eurodéputée insoumise Mann Aubry, qui dénonce un "coup de force permanent". "Le clan avant tout. Une constance en Macronie", abonde le député Génération.s Benjamin Lucas. "Perdez les élections, vous trusterez les postes", s'agace le sénateur communiste Ian Brossat.
Pour Marine Le Pen, le choix de Stéphane Séjourné "est une négation totale des résultats des élections européennes", remportées par le Rassemblement national. "Ce n'est même plus de l'entre-soi, c'est la République des copains", abonde son collègue, le député RN Laurent Jacobelli, qui prédit sur LCI : "D'ailleurs, on va avoir un grand recyclage de tout un tas de copains dans tout un tas d'administrations avec des salaires à cinq chiffres, de tout l'entourage d'Emmanuel Macron. Le navire coule alors il donne les bouées de sauvetage à ses plus proches."