Hausses d'impôts, noms de ministres… Marine Le Pen agite déjà la menace de la censure
Forte de ses 126 députés, Marine Le Pen fixe à Michel Barnier les limites au-delà desquelles son groupe pourrait voter une motion de censure.
Marine Le Pen n'a pas même attendu la nomination du gouvernement Barnier pour faire planer sur lui la menace : "Le fait de ne pas avoir posé de censure préalable ne nous prive pas de la possibilité, en fonction du budget, de voter une censure si nous considérons que le peuple français est bafoué dans ses intérêts supérieurs", déclare-t-elle ce jeudi 19 septembre au Parisien. L'avertissement est clair : Michel Barnier ne devra pas franchir certaines lignes rouges.
Il en va ainsi de la rumeur d'une hausse d'impôts : selon les informations de BFMTV, le nouveau Premier ministre explorerait la piste d'un effort fiscales supplémentaires des "contribuables aisés" et des "entreprises profitables". Rumeur que s'est refusé de confirmer l'entourage de Barnier, affirmant qu'"aucune mesure fiscale" n'était "envisagée à ce stade". Pour Marine Le Pen, une hausse d'impôts est hors de question : "Les Français n'en peuvent plus", s'indigne-t-elle.
"Cela nous poserait d'immenses problèmes"
La députée du Pas-de-Calais va plus loin et met son veto sur la nomination de certaines personnalités au gouvernement Barnier : elle cite d'abord l'actuel garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, qui "fait des bras d'honneur à l'opposition et insulte copieusement l'ensemble de ceux qui ont le malheur d'être en désaccord avec lui". Une référence à des images de mars 2023 montrant Eric Dupond-Moretti en train de faire des bras d'honneur dans l'hémicycle, pendant une prise de parole du député LR Olivier Marleix.
Marine Le Pen réitère également son opposition à une nomination de Xavier Bertrand à un poste de ministre : l'ancienne présidente du RN continue de régler ses comptes avec le président de la région Hauts-de-France, dont elle a déjà bloqué l'arrivée à Matignon il y a quelques semaines.
L'entrée d'un de ces deux hommes au gouvernement "nous poserait d'immenses problèmes", prévient Marine Le Pen. Celle-ci pose enfin comme condition préalable à la nomination d'un ministre "le fait de traiter correctement les électeurs du RN", ainsi que tous les groupes parlementaires "de manière courtoise et républicaine".