Que va devenir la réforme de l'assurance chômage avec le nouveau gouvernement ?
La nouvelle ministre du Travail et de l'Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, a exprimé plusieurs fois des réserves vis-à-vis de cette réforme défendue par le gouvernement Attal.
Quel destin pour la réforme de l'assurance chômage ? Alors que les règles actuelles d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi expireront fin octobre, la question d'un retour de ce texte défendu par la gouvernement de Gabriel Attal va à nouveau se poser. Le projet de loi, décrié par la gauche mais aussi par une partie des députés macronistes, avait été mis en suspen au moment des législatives anticipées. Le gouvernement Barnier va-t-il s'en emparer ?
La nomination d'Astrid Panosyan-Bouvet au poste de ministre du Travail et de l'Emploi laisse penser que cette réforme n'est plus une priorité. En effet, celle qui était députée de Paris depuis 2022 dans les rangs de Renaissance avait publiquement exprimé ses nombreuses réserves à l'égard du texte. "L'urgence n'est pas de réformer l'assurance chômage, mais de rendre attractifs les métiers qui ne le sont pas", écrivait-elle en mars sur X.
Sceptique sur un durcissement des conditions d'accès à l'indemnisation
Pour rappel, la réforme de l'assurance chômage portée par le ministère de Catherine Vautrin prévoyait de durcir les conditions d'accès à une indemnité (avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers, contre six mois sur 24 actuellement) et de réduire la durée maximale d'indemnisation à 15 mois, contre 18 auparavant.
Or, interrogée sur la pertinence d'une telle réforme pour réduire le chômage, Astrid Panosyan-Bouvet avait déclaré sur Franceinfo : "Je ne le pense pas." Avant d'argumenter : "Ce qu'on voit, c'est que dans des pays qui ont des conditions plus dures d'indemnisation, il y a toujours des emplois non pourvus. Donc il y a un vrai sujet aujourd'hui qui est plutôt autour de l'attractivité de ces métiers". Pour réduire le nombre de chômeurs, cette macroniste de la première heure proposait plutôt d'agir sur les leviers de "la formation", du "logement", du "transport" ou encore de la "garde d'enfants".
"Restaurer" le dialogue avec les partenaires sociaux
Proche d'Emmanuel Macron, Astrid Panosyan-Bouvet a été cofondatrice d'En Marche en 2017. Elle a depuis incarné l'aile gauche du macronisme, mise à rude épreuve au fil des deux mandats. Lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec sa prédécesseuse Catherine Vautrin, ce lundi, la nouvelle ministre du Travail et de l'Emploi a affirmé "croire en la démocratie sociale, et en la légitimité des partenaires sociaux", promettant de "restaurer" et de "consolider" le dialogue avec ces derniers.
Du côté des syndicats, la ministre est donc attendue au tournant : sur BFMTV, la patronne de la CGT Sophie Binet l'a rappelée à ses anciens engagements ce week-end, déclarant : "Elle s'était positionnée contre la réforme de l'assurance-chômage, j'espère qu'elle va être constante et faire en sorte de l'enterrer définitivement."