L'UE accorde un délai à Barnier pour présenter son plan de réduction du déficit
La Commission européenne offre un court répit à l'Etat français. Michel Barnier a obtenu un délai supplémentaire pour présenter son plan de réduction du déficit à l'institution exécutive de l''UE : dû pour le 20 septembre, le document est désormais réclamé pour fin octobre au plus tard, a appris Le Monde, ce lundi 23 septembre, de responsables européen. Un agenda plus réaliste pour le nouveau gouvernement français, qui entre tout juste en fonction en ce début de semaine.
Epinglée fin juillet avec six autres pays européens pour déficit excessif, la France doit désormais convaincre la Commission européenne de sa capacité à adapter une trajectoire de rééquilibrage des comptes, pour s'éviter des sanctions. Objectif : revenir en quelques années à un déficit inférieur à 3% et à une dette inférieur à 60% du PIB, conformément à la règle européenne.
5,6% de déficit annoncé pour 2024
En 2023, le déficit de l'Etat français s'était établi à 5,5% et sa dette à 110,6% de son PIB. Or, loin de se résorber, le déficit pour l'année 2024 pourrait atteindre 5,6%, selon une note du Trésor, et dépasser les 6% l'an prochain. C'est pourquoi le projet de loi de finances pour l'année 2025, qui est en train d'être finalisé par le nouveau gouvernement, revêt un enjeu aussi crucial : le nouveau ministre en charge du Budget, Laurent Saint-Martin, a déjà promis des "choix forts" pour "réduire les dépenses publiques". Le Premier ministre, quant à lui, étudie de possibles hausses d'impôts sur "les plus fortunées" ainsi que sur "certaines grandes entreprises".
L'arrivée du PLF à l'Assemblée nationale a déjà été retardée et devrait attendre le 9 octobre, une semaine plus tard que prévu par la loi organique. Les débats, qui s'annoncent animés, devraient se poursuivre jusqu'à décembre. Ils seront donc loin d'être terminés lorsque le gouvernement devra expédier sa feuille de route à la Commission européenne fin octobre.