Réforme de l'assurance chômage : Matignon fixe deux conditions à son abandon
Le cabinet du Premier ministre a entamé des consultations avec les partenaires sociaux. La question du destin de la réforme de l'assurance chômage s'est invitée dans les échanges.
Après les représentants de la CFDT et du Medef mardi, ce sont ceux de la CGT qui sont arrivés à Matignon ce mercredi matin. Le Premier ministre et son entourage poursuivent leurs consultations des partenaires sociaux, soucieux d'envoyer des signaux positifs d'ouverture au dialogue. Parmi les grandes inquiétudes des syndicats, celle d'un retour de la réforme de l'assurance chômage, amorcée puis suspendue par le gouvernement Attal.
La réforme peut-elle être une bonne fois pour toutes enterrée ? Lors de premiers échanges la semaine dernière, le cabinet de Michel Barnier s'est montré ouvert à un abandon pur et simple du projet, selon les informations de BFMTV. Mais Matignon a posé ses conditions au retrait de la réforme, qui devait notamment durcir l'accès aux indemnités chômage : les partenaires sociaux devront réussir à travailler ensemble, et rapidement.
Trouver une solution d'ici à fin octobre
Le gouvernement a ainsi demandé aux syndicats et aux organisations patronales de trouver des solutions alternatives pour faire des économies, afin de compenser, au moins en partie, les 3,5 milliards d'euros que la réforme de l'assurance chômage devait faire économiser à l'Etat. Pour trouver ces nouveaux leviers, les partenaires sociaux n'auront que peu de temps : Matignon leur a fixé la date du 30 octobre.
Et pour cause, le décret signé cet été par Gabriel Attal pour prolonger les règles actuelles d'indemnisation des demandeurs d'emploi prévoyait le 31 octobre comme date butoir. D'ici là, le gouvernement devra donc prendre un nouveau décret, définissant les règles qui entreront en vigueur à partir du mois de novembre.
Pour rappel, la réforme de l'assurance chômage défendue par le gouvernement Attal prévoyait de durcir les conditions d'accès à une indemnité (avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers, contre six mois sur 24 actuellement) et de réduire la durée maximale d'indemnisation à 15 mois, contre 18 pour le régime actuel.