Gérald Darmanin lance son mouvement et poursuit son émancipation de la Macronie
Lors de sa rentrée politique à Tourcoing, l'ancien ministre de l'Intérieur s'est fixé pour objectif d'écrire "le récit social du bloc central".
Comme l'an dernier, Gérald Darmanin tenait ce dimanche 29 septembre sa rentrée politique à Tourcoing, son fief dont il est toujours le député. Prévue le 15 septembre, la journée avait été reportée au-delà de la nomination du nouveau gouvernement, par "élégance républicaine" vis-à-vis de Macron et de Barnier, selon Darmanin. A moins que le ministre sortant ait voulu s'assurer que l'évènement ne passe pas inaperçu au milieu d'une actualité politique mouvementée.
Dans son discours, Gérald Darmanin a confirmé son engagement sur une ligne amorcée depuis plusieurs mois : celle d'une droite sociale et populaire. "Populaires" est d'ailleurs le nom qu'il a choisi de donner à un nouveau mouvement, qu'il a présenté comme un "lieu de réflexion, que tout le monde peut rejoindre".
Un macronisme en "rupture avec les personnes modestes"
"Seuls 6% des ouvriers et des employés ont voté pour nous aux européennes", a rappelé l'ex-locataire de la place Beauvau, selon l'AFP. Après sept ans au gouvernement, l'ancien maire de Tourcoing ne s'est pas privé de prendre ses distances avec le macronisme : "Le bloc central que nous représentons est en rupture avec les personnes modestes, les Français populaires, les travailleurs", a-t-il déploré.
Or, "personne ne peut accepter le naufrage démocratique de la France populaire qui se jette dans les bras de la démagogie communautaire des extrêmes qui nous divisent, laissant le p'tit blanc voter pour Le Pen et le p'tit Beur voter pour Gaza", a sanctionné le député du Nord. Celui-ci a donc indiqué que son mouvement aurait l'"immense responsabilité d'écrire, pour l'avenir, le récit social du bloc central".
Opposition à toute hausse d'impôts
Gérald Darmanin n'a pas manqué non plus de prendre ses distances avec le nouvel exécutif : "Je soutiens le gouvernement de Michel Barnier nommé par le président de la République", a-t-il rappelé, avant de nuancer : "Nous serons nombreux à ne pas pouvoir soutenir un gouvernement qui augmenterait les impôts".
Une référence aux réflexions en cours autour de Michel Barnier sur un effort fiscal pour combler en partie le déficit public. Gérald Darmanin s'est montré inflexible sur le sujet : "J'entends qu'elle ne concernerait, cette hausse d'impôts, que les plus aisés des Français, mais l'argent des plus aisés doit aller dans la création d'emplois, pas dans les caisses publiques", a-t-il défendu.
A l'inverse, celui qui cache à peine ses ambitions pour 2027 a déjà développé quelques propositions programmatiques à destination des classes populaires. Il a notamment proposé de supprimer la prime d'activité afin de privilégier une "augmentation raisonnable du Smic" net, via une baisse des charges. Il a également plaidé pour la mise en place rapide du versement social unique, promesse d'Emmanuel Macron en 2022.