Procès des faux assistants parlementaires du RN : de quoi est accusée Marine Le Pen ?
Vingt-sept prévenus issus des rangs de l'ancien Front National sont convoqués devant la justice à partir de ce lundi. Le parti est accusé de "détournement de fonds publics".
Le procès s'ouvre ce lundi 30 septembre au Tribunal correctionnel de Paris et durera jusqu'au 27 novembre. C'est une séquence délicate qui s'amorce pour Marine Le Pen et ses 26 co-accusés, jugés pour "détournement de fonds publics et "complicité de détournement de fonds" dans le cadre de l'affaire dite des assistants européens du Front national. Voici ce qui leur est reproché.
L'affaire a commencé en mars 2015, après un signalement du Parlement européen à la justice française au sujet des 20 assistants parlementaires employés par les eurodéputés du Front national : ces derniers cumulaient tous des fonctions officielles au sein du parti d'extrême droite, alors dirigé par Marine Le Pen. Au terme d'une information judiciaire ouverte fin 2016, la justice a semblé établir un mécanisme de détournement de fonds, au moyen duquel le FN finançait ses embauches avec les enveloppes mensuelles de 21.000 euros allouées à chaque eurodéputé pour rémunérer ses collaborateurs.
Des échanges de mail à charge contre Marine Le Pen
Concrètement, le parti rebaptisé Rassemblement national est accusé d'avoir organisé un système d'emplois fictifs au Parlement européen pour récupérer l'argent à son profit, ce qui est strictement interdit par l'institution législative de l'UE. L'enquête a par exemple montré qu'une personne embauchée par Marine Le Pen comme assistante parlementaire avait en réalité passé la majorité de son temps au siège du parti situé à Nanterre. Par ailleurs, des échanges de mail semblent montrer que Marine Le Pen, qui avait pris la présidence du FN en 2011, était très au courant de la combine, laquelle aurait permis de détourner près de trois millions d'euros au profit du FN entre 2004 et 2016.
"Nous irons donc devant le tribunal pour dire que nous n'avons commis aucune infraction", a déclaré la députée du Pas-de-Calais, début septembre, à La Tribune Dimanche. Comme l'ensemble des personnes impliquées dans l'affaire, elle s'est dite "très sûre de [leur] innocence".
Les accusés risquent jusqu'à dix ans d'emprisonnement et dix ans d'inéligibilité. L'issue du procès pourrait donc bouleverser la prochaine élection présidentielle, pour laquelle Marine Le Pen est donnée favorite.